Renault n’exclut pas des fermetures d’usines après les mauvais résultats de 2019

La directrice générale par intérim de Renault, Clotilde Delbos, n’a pas exclu que le constructeur automobile ferme des usines après avoir enregistré l’an dernier ses premières pertes en dix ans, lors d’une conférence de presse ce vendredi.

‘Nous n’avons aucun tabou et nous n’excluons rien’, a déclaré Mme Delbos, interrogée sur la possibilité que des usines en France ou dans le monde puissent être fermées dans le cadre d’un programme d’économie de deux milliards d’euros sur trois ans.

‘On va revoir tous nos types de coûts et de charges (…) Certains de ces coûts impliqueront des charges de restructurations’, a encore déclaré Mme Delbos, rappelant que le groupe était en train de mener une revue stratégique de ses activités.

Elle a reconnu que Renault et son allié japonais Nissan disposaient de capacités de production excédentaires et promis des annonces en mai prochain. Renault et Nissan cherchent à améliorer leurs performances en mettant davantage en commun leurs technologies et leurs usines.

Une perte nette de 141 millions

Renault est effectivement tombé dans le rouge l’an dernier pour la première fois depuis 2009, enregistrant une perte nette de 141 millions d’euros, sans pour autant voir le bout du tunnel après sa première année sans son patron emblématique Carlos Ghosn.

Dans un marché mondial en recul, le groupe au losange a été victime d’une baisse de son activité qui s’est traduite par une chute de sa rentabilité opérationnelle à 4,8% des ventes, contre 6,3% en 2018.

La marge opérationnelle a chuté de près d’un milliard d’euros à 2,66 milliards. Le chiffre d’affaires s’est replié de 3,3% à 55,5 milliards.

Visibilité limitée pour 2020

Pour 2020, dans un marché mondial toujours en déclin, le groupe au losange anticipe une nouvelle baisse de sa rentabilité opérationnelle, qui devrait se situer entre 3% et 4% des ventes. Il table sur un chiffre d’affaires ‘du même ordre’ qu’en 2019 et sur une activité automobile générant des flux de trésorerie positifs.

‘La visibilité pour 2020 reste limitée par volatilité attendue des marchés (…) et par les possibles impacts du coronavirus’, a déclaré Clotilde Delbos, directrice générale par intérim, citée dans un communiqué.

Renault était tombé dans le rouge pour la dernière fois lors de la crise financière de 2009, quand il avait enregistré une perte de 3,1 milliards d’euros.

L’action du constructeur français a chuté de près de moitié en un an et se trouve quasiment à son plus bas niveau depuis dix ans, signe de la défiance des investisseurs.

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