Réforme des retraites: les ‘concessions’ d’Edouard Philippe n’apaisent pas les tensions

Le Premier ministre français Edouard Philippe a assuré mercredi devant le Sénat que sa porte était ‘ouverte’ à la discussion et sa main ‘tendue’ aux organisations syndicales, très remontées contre le projet de réforme des retraites.

‘Ce projet que nous avons mis sur la table il va donner lieu à des discussions avec les organisations syndicales. (…) Nous allons discuter, ma porte est ouverte, ma main est tendue’, a déclaré Edouard Philippe après la présentation de sa réforme, toujours contestée par les syndicats, y compris la confédération CFDT, pourtant favorable comme le gouvernement à un système universel.

Le Premier ministre français a en effet annoncé quelques ‘concessions’ sur la réforme des retraites prévue par le gouvernement.

Si l’on en croit les premières réactions syndicales, les aménagements proposés n’apaiseront pas les tensions.

‘Le gouvernement s’est moqué du monde’

Pour la CFDT, principale organisation syndicale en France, Laurent Berger a estimé que ‘la ligne rouge est franchie’ – avec l’âge d’équilibre à 64 ans alors que l’âge de départ légal est de 62 – et a annoncé une réunion des instances de son syndicat dans l’après-midi pour ‘décider des actions dans les jours à venir’. Il a dénoncé une réforme ‘lestée par un angle budgétaire accru’. Le syndicat était pourtant le seul à se montrer favorable à un régime universel.

‘Le gouvernement s’est moqué du monde’, a réagi le numéro un de la CGT (Confédération générale du travail) Philippe Martinez qui ‘ne croit pas que les cheminots seront satisfaits’ par le discours d’Edouard Philippe sur la réforme des retraites. La CGT-Cheminots a d’ailleurs appelé à ‘renforcer la grève’, tandis que le deuxième syndicat du rail, l’Unsa, a déclaré que les annonces d’Edouard Philippe ‘n’étaient pas à la hauteur’ des revendications.

Le discours d’Edouard Philippe ‘ne peut que confirmer la nécessité de renforcer la mobilisation’, a réagi Force ouvrière qui appelle ‘l’ensemble des salariés du privé et du public à s’y associer’.

A l’opposé, le président du Medef, l’organisation patronale, Geoffroy Roux de Bézieux a qualifié les propositions présentées par le Premier ministre de « bon équilibre ».

‘Nous allons discuter, ma porte est ouverte’

‘J’ai bien noté qu’un certain nombre (d’organisations syndicales) étaient totalement opposées au principe d’un système universel. J’ai bien noté aussi qu’un certain nombre d’autres n’étaient pas opposées au principe d’un système universel mais ne voulaient pas dire, peut-être assumer, que en effet l’équilibre global du système pour les années qui viennent reposait sur le fait que chacun, progressivement, allait travailler un peu plus’, a développé le chef du gouvernement français, dans une allusion à la CFDT.

‘Bon eh bien nous allons discuter, ma porte est ouverte, ma main est tendue et vous aurez remarqué que dans le projet que nous avons proposé après les travaux du Haut-commissaire (Jean-Paul Delevoye), il y a beaucoup d’avancées’, a ajouté Edouard Philippe.

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