Une analyse d’Acerta Consult, expert en ressources humaines, basée sur des données de l’agence pour l’emploi VDAB, révèle qu’il n’y a jamais eu autant d’offres d’emploi en Flandre ces dernières années ne nécessitant ni expérience préalable ni diplôme.
Principaux renseignements
- De nombreuses entreprises ont du mal à trouver de nouveaux employés, elles sont donc de plus en plus flexibles dans leur recherche de nouveaux talents.
- C’est notamment dans des secteurs avec de nombreuses offres d’emploi, comme la construction et les soins, que les exigences, telles que l’expérience professionnelle, sont assouplies.
Dans l’actualité : Le nombre d’offres d’emploi sans exigence d’expérience ni de diplôme est en forte hausse.
- Le pourcentage d’offres ne nécessitant pas d’expérience professionnelle est passé de 33,7 % en 2016 à 48,1 % au cours des huit premiers mois de 2024.
- En outre, il est de plus en plus fréquent que les entreprises n’exigent pas de diplôme (spécifique). Ce pourcentage est passé de 40,8 % en 2016 à 49,1 % durant les huit premiers mois de 2024.
Explication : Pourquoi cela ?
- Selon Acerta Consult, de nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à recruter du nouveau personnel, ce qui les oblige à adopter une approche plus flexible dans leur quête de talents.
- « Le marché de l’emploi actuel, très tendu, pousse les employeurs à se concentrer davantage sur les compétences et aptitudes des candidats plutôt que sur leurs diplômes ou expériences », explique Hannelore van Meldert, experte en gestion des talents chez Acerta. « En levant ces exigences, les entreprises accèdent à un vivier de talents plus large. Cela contribue également à faciliter l’accès à l’emploi pour un plus grand nombre de chômeurs. Pour les demandeurs d’emploi, cette évolution est positive, car elle ouvre davantage de portes dans leur recherche. »
De nombreuses offres dans les secteurs de la construction et des soins
Détails : L’analyse d’Acerta Consult montre que c’est principalement dans les secteurs avec de nombreuses offres, comme la construction et les soins, que les exigences sont assouplies.
- Dans le secteur de la construction, par exemple, la part des offres sans exigence d’expérience a augmenté, passant de 20,2 % en 2016 à 37,3 % durant les huit premiers mois de 2024. La part des offres sans exigence de diplôme a également progressé, passant de 41,6 % à 57,3 % sur la même période.
Mais : Dans certains secteurs, comme celui des soins, il n’est cependant pas toujours possible d’assouplir les exigences.
- La part des offres dans les soins sans exigence d’expérience a bien augmenté, passant de 55,4 % en 2016 à 72,3 % durant les huit premiers mois de cette année.
- « Cependant, il y a moins de marge de manœuvre concernant les diplômes. Pour de nombreux postes dans le secteur des soins, ces diplômes sont obligatoires », souligne Van Meldert. Le pourcentage d’offres pour des postes d’infirmiers et de soignants sans exigence de diplôme est stable depuis dix ans, se situant entre 5 et 7 %.
Un problème belge
Remarque : Les entreprises belges rencontrent plus de difficultés à trouver du personnel qualifié que dans d’autres pays européens.
- Selon l’Eurobaromètre, une enquête menée par Eurostat, 68 % des entreprises belges déclaraient fin 2023 que la difficulté à trouver des employés avec les bonnes compétences figurait parmi leurs trois principaux défis, soit le pourcentage le plus élevé de l’UE.
73 % des entreprises ont indiqué que le manque de candidats était la raison principale pour laquelle elles ne trouvaient pas suffisamment de personnel. - Le taux de vacance d’emploi – le nombre d’offres par rapport au nombre total d’emplois – s’élevait à 4,4 % au deuxième trimestre 2024, ce qui est, avec les Pays-Bas, le taux le plus élevé d’Europe. La moyenne européenne est actuellement de 2,4 %, ce qui est un bon indicateur de la pénurie sur le marché du travail.
- « Le vieillissement de la population contribue notamment à cette pénurie de main-d’œuvre. Par ailleurs, les développements technologiques font augmenter la demande de nouvelles compétences », explique Van Meldert. « Il est donc crucial pour les entreprises d’investir dans la formation continue et la reconversion pour préparer leurs employés aux emplois de demain. Cela devrait figurer en tête des priorités de chaque employeur ou responsable des ressources humaines, d’autant plus que chaque entreprise est soumise, depuis 2022, à une obligation de formation, qui impose au moins cinq jours de formation par an et par employé. »