Et de trois : les réactions de fusion positives en énergie s’enchaînent et nous rapprochent du Graal

Pour la troisième fois consécutive, un laboratoire américain a obtenu un rendement positif dans une réaction de fusion. Un pas de plus vers l’énergie des étoiles, propre et éternelle.

Pourquoi est-ce important ?

Le Graal énergétique : c'est la description consacrée de la fusion nucléaire, une source d'énergie nucléaire virtuellement illimitée et exempte de déchets toxiques. On sait déclencher une réaction de fusion, dans laquelle deux noyaux atomiques s'assemblent pour former un noyau plus lourd, ce qui génère de l'énergie. Restait à en récolter plus que ce qu'on éjectait pour l'enclencher. Or, les réactions positives s'enchaînent.

Une troisième réaction positive, en un an seulement. En décembre 2022, des scientifiques américains, basés au Lawrence Livermore National Laboratory de Californie (LLNL), ont obtenu un rendement positif, un peu par surprise. Rebelote en août dernier, et voici maintenant l’annonce d’un troisième succès.

Une réaction de fusion éprouvée

  • C’est d’autant plus important que l’enjeu, l’année dernière, était de démontrer qu’on pouvait reproduire le processus à l’envi.
  • La méthode en question consiste à braquer près de 200 lasers vers une capsule d’environ un demi-centimètre (la taille d’un grain de poivre) contenant du deutérium et du tritium, deux formes différentes de l’élément hydrogène. De quoi le comprimer jusqu’à 100 fois la densité du plomb, et le chauffer à 100 millions de degrés Celsius, soit plus chaud que le centre du soleil.
  • Third time the charm disent les anglophones : la méthode semble éprouvée. « [Chaque expérience] fournit des informations précieuses aux scientifiques pour relever le prochain défi à surmonter : comment maximiser l’énergie qui peut être obtenue » a ainsi commenté auprès de CNN Brian Appelbe, chercheur du Centre for Inertial Fusion Studies à l’Imperial College de Londres.

Le rendement, le nouveau cap à atteindre. L’énergie produite en décembre 2022 était faible — il a fallu environ 2 mégajoules pour alimenter la réaction, qui a libéré un total de 3,15 mégajoules. C’est positif, mais pas de quoi alimenter un pays, ni même une cuisine de taille normale. L’expérience de l’été dernier a quant à elle libéré 3,88 mégajoules d’énergie. Quant à la dernière en date, il faut encore en analyser les données.

La fusion, grand espoir du XXIe siècle

  • Les progrès du Lawrence Livermore National Laboratory intéressent en tout cas de près le département d’État américain. Il espère voir s’ouvrir « la voie à des avancées dans la défense nationale et l’avenir de l’énergie propre » avait-il commenté l’été dernier.
  • « Exploiter l’énergie de fusion est l’un des plus grands défis scientifiques et technologiques du 21e siècle », a déclaré Jennifer Granholm, secrétaire américaine à l’Énergie, à l’occasion de cette troisième performance. « Nous avons maintenant la confiance que non seulement c’est possible, mais probable, que l’énergie de fusion puisse devenir une réalité. »
  • Ce mois-ci, le département américain de l’Énergie a annoncé un investissement de 42 millions de dollars dans un programme réunissant plusieurs institutions scientifiques, dont le LLNL.

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