Rapport : « Les ultra-riches se partagent la richesse mondiale »


Principaux renseignements

  • Les dernières décennies ont été marquées par une recrudescence des inégalités, sous l’effet de facteurs tels que la déréglementation financière et la mondialisation.
  • Si l’inégalité n’est pas inévitable, les choix politiques conscients des dirigeants peuvent influencer de manière significative sa prévalence.

Un nouveau rapport du Laboratoire sur les inégalités dans le monde révèle une dure réalité : les ultra-riches accumulent une part de plus en plus importante de la richesse mondiale.

Des disparités criantes

Les 0,01 % les plus riches du monde, soit environ 56 000 personnes disposant d’une fortune supérieure à 254 millions d’euros, possèdent à eux tous trois fois plus de richesses que la moitié la plus pauvre de la planète, soit pas moins de 2,8 milliards de personnes. Bien que cet écart se soit stabilisé depuis la fin de la pandémie de COVID-19, il s’est considérablement creusé au cours des dernières décennies. En 1995, les 0,01 % les plus riches possédaient deux fois plus de richesses que la moitié la plus pauvre.

Contexte historique

Le rapport, qui s’appuie sur les recherches de près de 200 universitaires, dresse un tableau de l’inégalité mondiale et examine son omniprésence dans différents aspects de la société.

Au cours des quatre dernières décennies, les inégalités se sont accrues, en particulier aux États-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe. Parmi les facteurs qui contribuent à cette tendance figurent la déréglementation des marchés financiers, l’affaiblissement des syndicats et la mondialisation.

Variations au niveau mondial

À l’échelle mondiale, les pays les plus riches sont généralement plus égalitaires. L’Europe, les pays d’Asie de l’Est tels que le Japon, la Corée du Sud et la Chine, et même les États-Unis présentent des niveaux d’inégalité inférieurs à ceux de régions telles que l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Amérique latine.

Si l’on examine de plus près la tendance spécifique à la concentration des richesses, le tableau est préoccupant. Alors que les 10 pour cent, 1 pour cent et même 0,1 pour cent les plus riches ont connu une croissance modérée de leur richesse entre 1995 et 2025 (environ 3 pour cent par an), les 0,001 pour cent les plus riches ont vu leur richesse augmenter de près de 5 pour cent par an au cours de la même période.

Concentration de la richesse au sommet

Les 560 personnes les plus riches, dont chacune possède plus de 4 milliards d’euros, comme Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos, ont connu une augmentation encore plus spectaculaire de 8,4 % par an.

Cette concentration des richesses au sommet coïncide avec un lent effritement de la classe moyenne. Le segment qui comprend les personnes situées au-dessus des 50 pour cent les plus pauvres mais en dessous des 10 pour cent les plus riches n’a connu qu’une maigre croissance de ses revenus de 1 pour cent par an depuis 1980. (jv)

Suivez également Business AM sur Google Actualités

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

Plus