Principaux renseignements
- Un récent rapport du Congrès Américaine a révélé que la Chine exploite la recherche financée par les États-Unis, en particulier dans le domaine de la technologie nucléaire.
- L’enquête a révélé des collaborations entre des chercheurs américains et des entités chinoises ayant des liens avec l’armée ou impliquées dans des cyberattaques et des violations des droits de l’homme.
- Le rapport demande des garanties plus strictes et une approche normalisée pour évaluer les risques pour la sécurité nationale associés aux projets de recherche financés par le ministère de l’énergie.
Un récent rapport du Congrès Américaine a tiré la sonnette d’alarme sur l’exploitation par la Chine de la recherche financée par les États-Unis, en particulier dans le domaine de la technologie nucléaire.
C’est ce qu’écrit AP News. Le rapport met en évidence les collaborations entre des chercheurs américains financés par le ministère de l’énergie (DOE) et des homologues chinois, dont beaucoup ont des liens avec l’armée ou le complexe industriel chinois.
Inquiétudes sur la collaboration
L’enquête a mis au jour plus de 4 300 articles universitaires publiés entre juin 2022 et juin 2023 qui impliquaient de telles collaborations. La découverte que des fonds fédéraux ont soutenu des projets de recherche impliquant des laboratoires et des universités appartenant à l’État chinois et servant directement les intérêts militaires de la Chine est particulièrement préoccupante. Certaines de ces entités sont même répertoriées dans une base de données du Pentagone sur les entreprises militaires chinoises opérant aux États-Unis.
Le rapport fait également état de collaborations entre des chercheurs américains et des organisations impliquées dans des cyberattaques et des violations des droits de l’homme en Chine. Cela soulève de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité des données de recherche sensibles et au risque d’utilisation abusive par le gouvernement chinois.
Appels à des mesures de protection plus strictes
Compte tenu du rôle du ministère de l’énergie dans le financement de la recherche avancée dans divers domaines de haute technologie, notamment l’énergie nucléaire, le développement d’armes, l’informatique quantique, la science des matériaux et la physique, le rapport souligne l’urgence de mettre en place des garanties plus strictes. Les auteurs préconisent une nouvelle approche normalisée pour évaluer les risques pour la sécurité nationale associés aux projets de recherche et plaident en faveur d’un partage accru des informations entre le ministère de l’énergie et d’autres agences gouvernementales américaines.
Cette enquête du Congrès s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large visant à empêcher la recherche américaine de renforcer les capacités militaires de la Chine dans un contexte d’escalade technologique et de course aux armements. Le rapport critique l’incapacité de longue date du ministère de l’énergie à traiter ces risques de manière adéquate, laissant la recherche financée par le contribuable vulnérable à l’exploitation par la Chine.
Débat autour de la législation
Le représentant John Moolenaar, président du comité restreint, a exprimé sa vive inquiétude quant aux conclusions du rapport, déclarant que la négligence du ministère de l’énergie a exposé les contribuables américains au risque de financer par inadvertance les avancées militaires de la Chine.
Au début de l’année, Moolenaar a présenté un projet de loi visant à empêcher que des fonds de recherche soient alloués à des collaborations avec des entités contrôlées par des adversaires étrangers présentant des risques pour la sécurité nationale. Bien que cette loi ait été adoptée par la Chambre des représentants, elle n’a finalement pas été incluse dans le projet de loi annuel sur la politique de défense, en raison de la forte opposition des scientifiques et des chercheurs qui ont fait valoir que son champ d’application étendu pourrait étouffer la collaboration internationale et entraver les progrès scientifiques des États-Unis.
Un groupe de plus de 750 membres du corps professoral et cadres universitaires a par la suite exhorté les dirigeants du Congrès qui supervisent les services armés à adopter des stratégies de gestion des risques plus ciblées, tout en reconnaissant l’importance d’attirer des talents internationaux dans un paysage scientifique compétitif.
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