Werner Hoyer quittera son poste de président de la Banque européenne d’investissement à la fin de l’année. L’institution va donc se mettre à la recherche d’un successeur. Politico avance déjà cinq noms qui pourraient succéder à l’Allemand.
Qui sera le prochain patron de la Banque européenne d’investissement ?

Pourquoi est-ce important ?
La Banque européenne d'investissement est une combinaison d'une institution européenne et d'une banque non commerciale. Elle est surnommée "la banque du climat" parce qu'elle investit massivement dans les infrastructures et les mesures de soutien pour aider l'Europe à atteindre ses objectifs en matière de climat. Depuis sa création en 1958, la banque a déjà investi plus de mille milliards d'euros.Danemark contre Espagne
Les belligérants : en théorie, la bataille pour le poste se joue entre deux femmes.
- La Danoise Margrethe Vestager est considérée comme la grande favorite.
- Âgée de 55 ans, Margrethe Vestager a d’abord suivi l’ensemble du processus au niveau local. Au Danemark, par exemple, elle a été ministre de l’Éducation et de l’église, puis vice-première ministre et ministre de l’Économie et des Affaires intérieures dans le gouvernement de Helle Thorning-Schmidt. En 2014, cette dernière a nommé Vestager au poste de commissaire européenne à la concurrence. C’est là que Vestager a véritablement percé, devenant l’une des principales europoliticiennes actuelles.
- Politico la décrit comme « la plus proche d’une superstar de la Commission européenne » : en tant que commissaire à la concurrence, Vestager était l’une des personnes les plus importantes de la Commission, notamment en raison de son combat contre les grandes entreprises technologiques. En 2019, Vestager, alors eurocommissaire depuis cinq ans, semblait également en passe d’obtenir le siège le plus élevé de la Commission. L’opposition de la France a fait que le choix s’est finalement porté sur Ursula von der Leyen.
- Vestager a un profil fort et sait aussi comment jouer avec les divisions européennes. En outre, elle est parvenue à apporter une touche rock’n’roll à un poste relativement ennuyeux (pour le monde extérieur).
- Mais Vestager aura une rivale redoutable pour le poste de présidente de la BEI. L’Espagnole Nadia Calviño présente un profil au moins aussi solide.
- L’économiste est actuellement vice-première ministre du gouvernement de Pedro Sanchez et ministre de l’Économie et de la transformation numérique. On se souvient également de Calviño à Bruxelles : entre 2014 et 2018, elle a été directrice générale du département du budget de l’Union européenne. Aujourd’hui encore, en tant que présidente d’un organe consultatif du Fonds monétaire international, elle est toujours présente dans les cercles internationaux.
- En Espagne, Calviño a été responsable de la relance économique après la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, le pays connaît une faible inflation, une croissance économique supérieure à la moyenne et une baisse du chômage, en partie grâce à ses politiques. Nombreux sont ceux qui qualifient Calviño de très compétente, ambitieuse et bonne négociatrice.
Le Sphinx des Dolomites
Les outsiders : les chances que Vestager ou Calviño se présente avec le poste sont très élevées. Mais trois autres candidats ont également leurs chances.
- La presse italienne surnomme Daniele Franco « le Sphinx des Dolomites ».
- Franco a passé la majeure partie de sa vie à la banque centrale italienne, avec quelques détours, notamment à la direction générale des affaires économiques de l’Union européenne. Entre janvier 2020 et février 2021, il a également été directeur général de la Banque d’Italie.
- Cela a pris fin lorsque Mario Draghi, Premier ministre de l’époque, a choisi ce technocrate pour devenir ministre des Finances. Lorsque Giorgia Meloni lui a demandé de rester dans son gouvernement, Franco a refusé. En raison de son rôle de ministre, il a vu le poste de gouverneur de la banque centrale italienne lui échapper, tout comme un poste à la Banque centrale européenne. La Banque européenne d’investissement pourrait être une possibilité, comme dernier poste avant sa retraite.
- La Polonaise Teresa Czerwińska a également une chance de devenir la nouvelle présidente.
- Elle est actuellement déjà vice-présidente, depuis 2020. Après une carrière de professeure à l’université de Varsovie, elle s’est tournée vers l’administration politique, où elle a été ministre des Finances de la Pologne entre 2018 et 2019. Elle est ensuite devenue membre du conseil d’administration de la banque centrale polonaise avant de rejoindre la BEI.
- Le dernier candidat est Thomas Östros.
- Sur le plan national suédois, Östros a été ministre de l’Éducation, puis de l’Énergie et des Affaires. En 2012, il est devenu le CEO de l’Association bancaire suédoise, puis directeur exécutif du FMI. En janvier 2020, le Suédois devient vice-président de la BEI.
(JM)