Qu’est-ce que le FMI, quel est son rôle et son fonctionnement?

Vous avez sans déjà entendu parler du Fonds monétaire international. Mais quel est précisément le rôle et le fonctionnement du FMI?

Le Fonds monétaire international est une institution qui regroupe 189 pays à travers le monde. Son but, selon l’institution elle-même, est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté ». 

Concrètement, le FMI prête de l’argent à des États et gère les situations de crise monétaire et financière. De cette manière, chaque pays en défaut de paiement ne s’enfonce pas davantage dans la crise. À l’image de ce qui s’est passé en Grèce lors de la crise de la zone euro.

Pour obtenir ces prêts supplémentaires, le pays en demande doit obligatoirement entreprendre des réformes économiques qui satisfassent le FMI. Le but? Réguler la gestion des finances publiques dont le déficit et la dette sont deux symptômes. C’est vu par certains comme de l’ingérence financière.

Histoire du FMI

Le FMI est né des suites de la Seconde Guerre mondiale, le 27 décembre 1945. Il suit les accords de Bretton Woods, signés en 1944 par l’Australie, la Chine, les États-Unis, la France, l’Italie, l’Inde, le Mexique et le Royaume-Uni. L’institution a pour premier rôle de garantir la stabilité du Système monétaire international (SMI), dont l’écroulement n’a pu être évité suite au krach de 1929

Mais l’institution changera de rôle dans les années 70. Car le système de taux de change fixe que les accords initient ne satisfait plus tout le monde. Au premier rang duquel on retrouve l’Allemagne, qui ne parvient pas à compenser l’inflation du dollar. Les États-Unis décident de suspendre la convertibilité du dollar en or. Le système de taux de change fixe s’écroule, au profit d’un régime de changes flottants en fonction des forces du marché. Le FMI se transforme et a dès lors pour mission de réguler l’endettement des pays en développement et d’agir lors de certaines crises financières.

Dès le départ, le FMI est complémentaire à deux autres institutions: la BIRD (Banque internationale pour reconstruction et le développement, ou Banque mondiale) et le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade).

Fonctionnement et rôle du FMI

De nos jours, le rôle du FMI consiste en premier lieu à soutenir les pays connaissants des difficultés financières. Lorsqu’un pays est confronté à une crise financière, le FMI lui octroie des prêts afin de garantir sa solvabilité et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière, comme celle que l’on a connue en 2008.

Bien que critiquée l’institution a créé une série d’outils qui permettent selon elle de limiter l’impact de ce genre de crise. Le FMI a, par exemple, augmenté « considérablement » sa capacité de prêt, en élevant les quotes-parts des pays membres, c’est-à-dire l’apport financier de chaque pays en fonction du PNB et de l’importance de leur commerce extérieur.

Le FMI est ainsi le dernier ressort en cas de manque de liquidités du système financier international. Ses liquidités doivent éviter l’effet de contagion et des problèmes momentanés du manque de solvabilité de certains États ou d’une banque centrale.

Parmi les nouvelles réformes, on retrouve aussi celle de la gouvernance du FMI. Pour être plus légitime, le FMI a pris un ensemble de mesures qui tiennent mieux compte de l’importance des pays émergents. L’institution a aussi réformé ses instruments de prêt favorables aux pays à bas revenus. Les prêts sont maintenant plus importants et accordés plus rapidement. Les conditions d’octroi ont aussi été rendues plus souples.

Critiques

Le FMI fait souvent l’objet de vives critiques. De par son ingérence dans les affaires des États membres, mais aussi lorsqu’il accorde des prêts, principalement aux pays africains. Dans le premier cas, on se souvient de l’énorme bras de fer établi entre la Grèce, les pays membres de la zone euro et les institutions internationales. Il y a quelques jours, la Grèce recevait la dernière tranche d’aide. Le 20 août, le pays devra voler de ses propres ailes. En huit ans de crise, la Grèce a ainsi perçu quelque 273 milliards d’euros de la part de l’UE et du FMI. Des réformes douloureuses pour les Grecques ont été rendues obligatoires. Ce qui crée d’énormes tensions entre Berlin et Athènes. Le FMI les trouve toutefois insuffisantes sur le long terme face à la dette grecque, voilà qui ne devrait pas rassurer les investisseurs.

Dans le second cas, on doute plutôt de l’efficacité du FMI. Dans les objectifs du millénaire, le FMI s’est engagé à diviser par deux le nombre de pauvres dans le monde. Si les famines reculent d’année en année, beaucoup d’Africains vivent encore dans l’extrême pauvreté. Le FMI n’impose plus des mesures pour lutter contre la pauvreté, mais laisse le pays décider. Le FMI continue toutefois d’imposer un modèle libéral qui donne finalement peu de place aux interventions des États et laisse faire le marché. Du coup, la plupart des États continuent d’appliquer les anciennes recettes du passé. Résultat: les pauvres restent pauvres et les pays africains ont bien du mal à diminuer leur dette publique. 

Plus