Quels sont les pays qui ont le plus profité de la mondialisation ?

Quels sont le pays qui ont le plus profité de la mondialisation ? La Fondation Bertelsman a commandé des travaux de recherche pour répondre à cette question. Elle répond que tous les pays ont été gagnants… Mais de manière très inégale.

La mondialisation n’est pas un jeu à somme nulle, et tous les pays ont bien bénéficié de l’essor du commerce mondial. Telle est la conclusion la plus importante du Globalization Report 2018, réalisé par Prognos AG pour la Fondation Bertelsmann. Les chercheurs ont calculé les gains positifs liés au développement de la mondialisation, sur la base du produit intérieur brut réel par habitant dans 42 pays industrialisés et émergents pour la période 1990-2016.

Mais ils nuancent ce résultat : tous les pays n’en ont pas profité de la même manière, et les petits pays fortement industrialisés, ont bien plus profité de la globalisation que les pays émergents.

La surprise sino-indienne

La grande surprise vient de la Chine : contre toute attente, l’Empire du Milieu n’a pas été un grand bénéficiaire de la mondialisation au cours de cette période, en raison de l’ouverture relativement récente de ses marchés.

D’une manière générale, le rapport conclut que la raison principale des faibles taux de croissance dans les pays émergents est le faible niveau de départ du PIB par habitant en 1990, la première année de mesure. À l’époque, l’essor des pays comme la Chine et l’Inde ne faisait que commencer. Ces pays partaient donc avec un handicap comparativement aux pays industrialisés, qui étaient déjà bien plus reliés au reste du monde au début des années nonante.

Ainsi, même si le PIB de la Chine a crû de près de 10 % entre 1990 et 2016,  et que le pays domine les autres sur le plan des d’exportations, ses gains par habitant moyens liés à la mondialisation n’ont été que de 79 € annuels. Les bénéfices ont même été encore plus modestes pour l’Inde, qui se classe dernière, avec une croissance du PIB annuelle de seulement 20 €. A titre de comparaison, pour le plus grand bénéficiaire de la mondialisation selon l’étude, la Suisse, ce gain s’est monté à 1 910 euros par an.

La Belgique

La Belgique se classe 3e en termes de degré de mondialisation avec un indice de mondialisation de 85,62 au titre de l’année 2016, derrière l’Irlande (91,32) et les Pays-Bas (91,06), juste avant la championne de l’étude, la Suisse (83,11). La France se classe 16e avec un score de 70,18, et l’Allemagne, 18e (66,29).

Le quatuor en queue de peloton se compose de la Chine (40,92), du Brésil (score de 38,73), de l’Argentine (34,67), et de l’Inde (30,93).

En revanche, la Belgique se retrouve à la 19e place du palmarès des gagnants de la mondialisation, avec un gain de revenu annuel moyen de 624 euros, juste derrière la France (18e, avec 659 euros).

Ainsi que déjà évoqué, c’est la Suisse qui domine ce classement, avec un gain annuel moyen de 1913 euros, suivie du Japon (1502 euros) et de la Finlande (1410 euros). L’Allemagne est 6e, avec un revenu annuel moyen de 1151 euros, et les Pays-Bas, 8e (1080 euros).

Une mise en garde contre le protectionnisme

Les économistes de la fondation Bertelsman mettent également en garde contre les tentations de protectionnisme. Ceux qui appliquent des mesures protectionnistes comme les États-Unis l’ont récemment fait, pourraient en subir les conséquences négatives. En effet, la protection de leurs marchés intérieurs, en neutralisant l’émulation liée à la concurrence, risque de conduire à une augmentation du niveau des prix.

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