Que signifie la baisse des taux de la BCE pour votre portefeuille ?

La décision est prise : la Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux pour la première fois depuis 2019. Mais quel impact cela aura-t-il sur votre portefeuille ?

Contexte : La BCE a réduit le taux de dépôt – la rémunération que les banques reçoivent sur le capital qu’elles déposent auprès de l’institution monétaire – de 25 points de base, le portant à 3,75 %.

  • Depuis l’été 2022, ce taux était en hausse. La BCE avait alors relevé le taux de -0,5 % à 0 %. Cela a été suivi par une série de hausses successives. En moins d’un an et demi, le taux de dépôt avait augmenté de 450 points de base.
  • Par conséquent, nous avons observé une hausse des taux sur les comptes d’épargne et les comptes à terme. La politique monétaire restrictive a également entraîné une reprise des bons d’État et des bons de caisse. En revanche, les prêts, notamment les crédits hypothécaires, sont devenus beaucoup plus coûteux.

Impact de la baisse des taux sur votre portefeuille

Explications : Qu’est-ce que la baisse des taux signifie maintenant pour votre portefeuille ?

  • Le courtier en ligne Trade Republic a été la première institution financière à réagir à la baisse des taux de la BCE. Il a réduit la rémunération que les clients reçoivent sur le capital qu’ils ne placent pas, passant de 4 % à 3,75 %, ce qui correspond au nouveau taux de la BCE.
    • Il semble peu probable que les banques traditionnelles suivent rapidement l’exemple de Trade Republic. Cela est dû en partie au bon d’État d’un an, également connu sous le nom de bon Van Peteghem, qui arrive à échéance en septembre. À ce moment-là, près de 22 milliards d’euros seront libérés. Il n’est donc pas opportun de réduire les taux d’épargne à ce moment-là.
    • De plus, les institutions financières ont été fortement critiquées ces dernières années pour avoir maintenu les taux d’épargne relativement bas par rapport au taux directeur de la BCE. Elles risquent donc de nuire à leur réputation si elles réagissent immédiatement à la baisse des taux en diminuant les rémunérations d’épargne.
    • Nous pensons que les premières banques réduiront les taux au plus tôt après septembre. Beaucoup dépendra bien sûr des futures décisions sur les taux. La BCE a déjà indiqué que cette baisse des taux n’ouvre pas la porte à une série de baisses. « Les taux doivent rester suffisamment restrictifs pour que l’inflation atteigne notre objectif de 2 % », a-t-elle déclaré lors de l’explication de la décision sur les taux.

Contracter un prêt

  • Une baisse des taux est une bonne nouvelle pour ceux qui contractent un prêt, mais nous ne devons pas nous réjouir trop vite.
    • Le coût d’un crédit, en particulier d’un prêt hypothécaire, dépend des taux à long terme. La baisse des taux de la BCE a un impact direct sur les taux à court terme, sur lesquels les banques se basent notamment pour déterminer les taux d’épargne. Les taux à long terme évoluent plutôt en fonction des attentes de taux.
    • À la fin de l’année dernière, ces taux avaient fortement baissé, mais ils ont légèrement augmenté depuis. Le 27 décembre, le taux à 10 ans belge était tombé à un peu plus de 2,5 %. Aujourd’hui, il est de 3,05 %. Cela est dû en partie à la diminution du nombre de baisses de taux attendues au cours des derniers mois. Toutefois, le taux à 10 ans reste inférieur à son niveau de l’automne. En octobre, il avait franchi la barre des 3,6 %.
    • La hausse des taux à 10 ans a donné un petit coup de pouce aux taux hypothécaires. Selon le baromètre des taux d’Immotheker, le taux pour un prêt hypothécaire à taux fixe sur 20 ans avec un ratio prêt/valeur maximal de 80 % est passé de 3,2 % à 3,35 % depuis la fin de l’année dernière. À l’automne 2023, ce même prêt coûtait encore 3,7 %.
    • Il reste à voir comment les taux à long terme évolueront dans les jours/semaines à venir. N’oubliez pas que la politique monétaire reste restrictive et cela ne changera pas rapidement. Une forte baisse des taux à long terme est donc peu probable, ce qui devrait entraîner un statu quo des taux hypothécaires à court terme.
Plus