Que signifie cet ‘accord de paix historique’ entre Israël et les Emirats arabes unis ?

En majuscule dans le texte, le président Trump a officialisé un accord de paix entre les deux pays. ‘Une percée spectaculaire’, alors que l’État hébreu a repris ses frappes aériennes sur Gaza.

De concert, Donald Trump et Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, ont qualifié l’accord de paix ‘d’historique’. Cet accord vise à pacifier le Moyen-Orient, zone de haute tension depuis des décennies entre Israël et les pays arabes.

Mike Pompeo ajoute par communiqué qu’il s’agit ‘d’un succès remarquable pour deux États parmi les plus en pointe et les plus avancés technologiquement dans le monde (…). Les États-Unis espèrent que ce pas audacieux sera le premier d’une série d’accords clôturant 72 années d’hostilités dans la région’. Le secrétaire d’État américain conclut par une phrase digne des plus grands pacifistes: ‘Bénis soient les faiseurs de paix. Mabrouk et Mazel Tov.’

Voilà pour les bons mots.

Une paix loin d’être acquise à Gaza

Mais que signifie concrètement cet accord de paix entre les deux pays ? Les Émirats arabes unis affirment qu’Israël est d’accord de stopper l’annexion des territoires palestiniens et revendiquent ‘une victoire’. Le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, confirme d’ailleurs cette information sur Twitter, parlant ‘d’un accord pour mettre fin à toute annexion supplémentaire de territoires palestiniens.’

Il ne s’agit donc ici que des territoires supplémentaires. Les trois dirigeants ne font à aucun moment référence aux territoires occupés. En d’autres termes, cet accord renforce plutôt le statu quo et est encore à mille lieues des revendications palestiniennes, comme l’explique l’expert İyad el-Baghdadi, fondateur du think thank Kawaakibi Foundation.

On connait les bons rapports qu’entretiennent les Émirats avec les États-Unis. Au même titre que l’Arabie saoudite. Tant Mohammed ben Zayed Al-Nahyane (MBZ) que Mohammed ben Salmane (MBS) tentent d’avoir les faveurs du président américain. Tous deux veulent inscrire leur pouvoir autocratique dans la durée. Tous deux sont en froid avec Téhéran, ennemi juré d’Israël, ainsi qu’avec le Qatar, accusé par Israël de soutenir le Hamas, et rival dans la région.

En attendant, il y a à peine 24 heures, l’armée israélienne reconnaissait avoir accentué la pression sur le Hamas en multipliant les frappes aériennes à Gaza. Israël explique que des ‘ballons incendiaires’ expédiés depuis la bande se multipliaient, provocant notamment des incendies de forêt. Du côté palestiniens, on explique que ces ballons sont ‘un message’ du Hamas à Israël pour ‘améliorer les conditions économiques dans l’enclave, alléger le blocus et mettre en œuvre une partie des accords conclus par les deux camps’, a expliqué à l’AFP Jamal Al-Fadi, professeur de sciences politiques à l’Université al-Azhar de Gaza. 

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