La Russie n’est pas le seul producteur de pétrole et de gaz du vieux continent, la Norvège est également un grand producteur, le plus grand d’Europe occidentale. Donc quand les travailleurs norvégiens du secteur se mettent en grève, des répercussions sont évidemment craintes au sein de l’UE, mais aussi du Royaume-Uni.
La production norvégienne de pétrole et gaz naturel est mise à mal aujourd’hui, suite à la grève d’une partie de ses travailleurs. Le syndicat de Lederne, dont environ 15% de travailleurs du secteur sont membres, a en effet demandé à ses membres de ne pas travailler aujourd’hui pour exiger une augmentation de salaire, alors que l’inflation dans le pays a atteint son plus haut niveau depuis 1988 (5,7%). Cela a évidemment des conséquences dans le pays, mais pas seulement puisqu’en tant que plus gros producteur de pétrole et gaz naturel de l’Europe occidentale, si la Norvège voit sa production diminuer, ce sont tous ses clients européens qui en sont impactés. Or, en raison d’un contexte particulièrement tendu, cela ne fait que rajouter de l’huile sur le feu.
Pressions accentuées en Europe
Le pays fournit en effet 20 à 25% de la demande de gaz naturel de l’UE et de Royaume-Uni, selon les chiffres du ministère norvégien du Pétrole et de l’Énergie. Avec la grève, la production de gaz norvégien devrait baisser de 13% et 130.000 barils de pétrole manqueront à l’appel ce mercredi, selon l’Association norvégienne du pétrole et du gaz.
Et la situation pourrait encore empirer si les travailleurs n’obtiennent pas gain de cause. Le syndicat a en effet indiqué qu’une nouvelle grève était prévue samedi. Elle pourrait faire chuter la production de gaz naturel d’un quart et de 15% la production de pétrole, selon les calculs de Reuters. Si le syndicat met sa menace à exécution, l’impact pour l’Europe pourrait être plus important. Selon l’Association norvégienne du pétrole et du gaz, les exportations de gaz pourraient chuter de 60% ce weekend et celles de pétrole de 340.000 barils, rapporte Belga.
Un contexte alarmant
L’Europe se serait certainement bien volontiers passer de ce mouvement de grève, alors que le vieux continent fait déjà face à une véritable crise de l’énergie. L’Union européenne a en effet vu ses livraisons de gaz naturel russe réduites, suite à ses sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine.
La Russie a déjà réduit ses livraisons vers plusieurs pays, notamment l’Allemagne qui était particulièrement dépendante des exportations russes. Et la situation ne semble pas prête d’évoluer dans le bon sens. Avec l’arrêt d’un pipeline clé pour les livraisons de gaz vers l’Europe la semaine prochaine pour des travaux de maintenance, les pressions sur les livraisons de gaz au sein de l’EU devraient atteindre des sommets. D’ailleurs, certains craignent que la Russie profite de cette maintenance pour réduire davantage ses livraisons et se venger des agissements de l’Occident.