Un spectacle politique incroyable se déroule à Mons : PS et Ecolo y ont formé une majorité avec le PTB. Cette coalition entre PS, Ecolo et PTB constitue un énorme camouflet pour le MR et son président Georges-Louis Bouchez.
Principaux renseignements
- Bouchez est furieux de la formation de la coalition à Mons : le PS collabore avec le PTB et non avec le MR.
- Bouchez plaide de nouveau pour un cordon sanitaire autour du PTB.
- À Zelzate, il n’y a pas eu de collaboration avec l’extrême gauche, mais dans plusieurs communes bruxelloises, le PS laisse la porte ouverte au PTB.
Dans l’actualité : Mons se dote d’une majorité entièrement à gauche avec PS, Ecolo et PTB.
- À Mons, Georges-Louis Bouchez n’a pas pu devenir bourgmestre. La « Liste du Bourgmestre » de Nicolas Martin (PS) a obtenu un score écrasant de 44,6 %. La liste « Mons en Mieux » de Bouchez est arrivée en deuxième position, loin derrière, avec 28,7 %.
- En termes de sièges, cela s’est traduit par 22 sièges pour la liste de Martin, 14 pour celle de Bouchez, 4 pour le PTB, 3 pour Les Engagés et 2 pour un Ecolo en baisse.
- Martin avait besoin d’un siège de plus pour obtenir la majorité absolue et devait donc rechercher un ou plusieurs partenaires. Bouchez avait espéré une collaboration malgré la campagne intense. Mais au lieu de se rapprocher, il a commencé à accuser Martin de devoir « mettre son ego de côté » pour travailler avec le MR.
- Martin n’a pas apprécié ces propos. Le bourgmestre a décidé de former une majorité de gauche plutôt qu’une coalition avec le centre-droit. Avec 28 sièges sur 45, la majorité est confortable. C’est la première fois que le PTB accède au pouvoir en Wallonie.
- Une coalition avec le PTB n’était pas le premier choix de Martin, explique-t-il lors d’une conférence de presse. « Nous souhaitions en réalité former une coalition de centre-gauche avec Ecolo et Les Engagés. Nous avons discuté avec eux, mais il est rapidement apparu que Les Engagés voulaient absolument inclure Mons en Mieux à la table ». Martin s’y est opposé, mais selon lui, Les Engagés ne voulaient pas se séparer du MR. « C’est pourquoi nous avons cherché une autre coalition stable et nous avons contacté le PTB. »
« Folie »
Réaction : Bouchez explose, ce qui est compréhensible.
- « Une pure folie », c’est ainsi que Bouchez qualifie la coalition formée à Mons. Devant les caméras de Villa Politica, il déclare que le MR mérite d’être dans l’équipe dirigeante de la ville. Bouchez n’a pas gagné de sièges, mais estime que c’est grâce au MR que le PS a perdu sa majorité absolue.
- Il trouve également inacceptable que le PS se tourne vers le PTB. « Nous aurions tous condamné la N-VA si elle avait passé un accord avec le Vlaams Belang. Nous devons en faire de même lorsque le PS collabore avec le PTB », dit-il. Bouchez s’était déjà exprimé en faveur d’un cordon sanitaire autour de l’extrême gauche, similaire à celui autour de l’extrême droite en Flandre.
Pas à Zelzate, mais peut-être à Molenbeek ?
À suivre : Ailleurs dans le pays, l’attitude vis-à-vis du PTB varie.
- En Flandre, Vooruit avait formé une coalition avec le PTB à Zelzate lors de la législature précédente. Après les élections du 13 octobre, cette collaboration a été rompue. Vooruit a formé une coalition représentative avec la N-VA et le cd&v, au grand soulagement du président national Conner Rousseau (Vooruit), qui s’était fermement opposé à la poursuite de l’alliance avec le PTB.
- À Molenbeek, aucune coalition n’a encore été formée. La bourgmestre Catherine Moureaux (PS-Vooruit) est toujours attachée au PTB. Les deux partis espèrent inclure Ecolo-Groen dans les discussions. Dans deux autres communes bruxelloises, Forest et Schaerbeek, le PS envisage également une coalition avec le PTB.
