Profonde crise frappe les constructeurs automobiles allemands après une chute de 76 pour cent de leurs bénéfices


Principaux renseignements

  • Les constructeurs automobiles allemands ont enregistré une baisse de 76 pour cent de leur bénéfice d’exploitation lors du troisième trimestre, marquant un creux historique depuis la crise financière de 2009.
  • Cette baisse de la rentabilité n’est pas isolée à l’Allemagne, puisque tous les grands constructeurs automobiles au niveau mondial ont enregistré une diminution de 37 pour cent de leur bénéfice avant intérêts et impôts.
  • L’évolution du marché automobile chinois vers les véhicules électriques et les marques locales représente un défi important pour les constructeurs automobiles allemands.

L’industrie automobile mondiale est aux prises avec une crise profonde, et les constructeurs allemands en subissent les conséquences. Au troisième trimestre, Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz ont enregistré une chute spectaculaire de 76 pour cent de leur bénéfice d’exploitation (EBIT), atteignant un niveau jamais vu depuis la crise financière de 2009. Alors que les ventes et les revenus de ces géants sont restés relativement stables, leur rentabilité s’est effondrée.

Cette baisse des bénéfices n’est pas propre à l’Allemagne. L’analyse d’EY révèle que l’ensemble des 19 grands constructeurs automobiles mondiaux ont enregistré une baisse de 37 pour cent de leurs bénéfices avant intérêts et impôts, marquant ainsi le point le plus bas depuis 2018.

« Tempête parfaite »

Une confluence de facteurs, notamment la faiblesse du segment haut de gamme, les politiques commerciales américaines, les taux de change défavorables, les investissements élevés dans les véhicules électriques qui n’ont pas encore porté leurs fruits et les coûts de restructuration importants, a créé une « tempête parfaite » pour les constructeurs allemands.

L’évolution du marché automobile chinois est particulièrement préoccupante. Les ventes de voitures allemandes en Chine ont chuté de 9 pour cent au troisième trimestre, réduisant leur part de marché mondiale de 39 pour cent en 2020 à 29 pour cent. La concurrence sur ce marché crucial s’intensifie, et les voitures haut de gamme sont confrontées à une demande plus faible en raison du ralentissement économique. En outre, la croissance rapide des ventes de véhicules électriques favorise les marques locales chinoises par rapport aux acteurs occidentaux établis.

Rentabilité variable

Malgré les difficultés, certaines entreprises ont réussi à maintenir leur rentabilité. Suzuki est apparu comme le constructeur automobile le plus rentable au troisième trimestre, avec une marge d’exploitation de 9,2 pour cent, suivi par BMW (7 pour cent) et Toyota (6,8 pour cent). Cependant, la marge moyenne de toutes les entreprises analysées est tombée à 3,9 pour cent, le niveau le plus bas depuis au moins dix ans.

Plans de restructuration

En réponse à ces pressions, de nombreuses entreprises automobiles allemandes ont annoncé des suppressions d’emplois. Des acteurs majeurs comme Bosch, ZF Friedrichshafen, Mercedes-Benz et Volkswagen mettent en œuvre des plans de restructuration qui dureront probablement longtemps.

Bien que ces mesures entraînent des coûts importants, elles devraient en fin de compte renforcer la compétitivité. Constantin Gall, d’EY, suggère qu’un engagement à plus long terme en faveur des moteurs à combustion interne pourrait également s’avérer bénéfique, car l’adoption rapide des véhicules électriques ne s’est pas encore concrétisée, en particulier sur les marchés occidentaux. Il souligne que la plupart des consommateurs préfèrent encore les voitures conventionnelles, optant souvent pour des modèles hybrides. (uv)

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