Le prix du pétrole commence déjà à remonter : « Il y a un nouveau problème et il est sous-estimé »

Durant le mois de mars, le prix du pétrole a chuté. Mais le voilà qui remonte déjà lentement mais sûrement depuis quelques jours. Selon les analystes, cette tendance risque bien de se confirmer.

Pourquoi est-ce important ?

En 2022, face à la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine, le prix du pétrole a explosé. Une véritable crise énergétique, qui a vu le gaz connaître une dynamique encore plus infernale. Si le prix de l'or noir a baissé depuis son pic du printemps dernier, il reste toutefois bien au-delà de son niveau des années précédentes.

Dans l’actu : le prix du pétrole remonte.

  • Alors qu’il avait chuté presque sans discontinuer depuis le début du mois de mars, le prix du pétrole a entamé une remontée la semaine dernière. Celle-ci semble se confirmer en ce début de semaine.
  • Deux nouvelles l’ont fait regagner du terrain ces derniers jours… et une troisième pourrait en faire de même vendredi.

Les chiffres : ça grimpe.

  • Alors qu’il avait chuté tout juste sous la barre des 73 dollars à la mi-mars, le baril de Brent se renégocie actuellement à quasiment 79 dollars. Soit une hausse d’environ 8% en moins de deux semaines.
  • La hausse pour la référence américaine, le WTI, est encore plus importante. Passant de 65 à 73 dollars en à peine dix jours, le baril a gagné 12%.

Les marchés apaisés, l’OPEP ne devrait pas bouger

Les explications : une crise bancaire apparemment pas si grave et des perturbations en Irak.

  • La première cause de cette remontée est en réalité la même que celle qui avait fait baisser le prix du pétrole les quelques semaines précédentes : la crise bancaire.
    • Les marchés craignaient un effet de contagion à l’ensemble du secteur bancaire, comme ce fut le cas en 2008. Cela aurait fait nettement baisser la demande de pétrole, et ça a donc eu un impact sur les prix.
    • Petit à petit, il semble que la crise se limitera à la faillite de quelques banques américaines (dont Silicon Valley Bank) et au rachat de Credit Suisse par UBS.
    • Lundi, la banque américaine First Citizens a fait savoir qu’elle allait reprendre l’intégralité des dépôts et des prêts de Silicon Valley Bank. Une annone qui a fait du bien à l’ensemble du secteur bancaire.
    • « Les inquiétudes concernant les problèmes bancaires se sont apaisées pour l’instant et ont temporairement atténué les prévisions de récession », a commenté auprès de Reuters Jim Ritterbusch de la société de conseil Ritterbusch and Associates.
  • La deuxième explication est à trouver du côté du Kurdistan irakien.
    • Samedi, la Turquie a annoncé qu’elle cessait d’importer du brut depuis cette région autonome suite à une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale à Paris. Ce dernier a donné raison au gouvernement irakien de Bagdad, qui estimait être le gestionnaire exclusif de ce pétrole.
    • Jusqu’à cette décision, la Turquie importait 450.000 barils de pétrole par jour depuis le Kurdistan irakien.
    • « La perte de ce pétrole du nord de l’Irak est un problème pour le marché, et je pense qu’il est sous-estimé », a déclaré John Kilduff, associé chez Again Capital à New York, à Reuters.

Et après : des précisions sur la reprise chinoise.

  • Si ces perturbations des exportations en provenance d’Irak se confirment dans le temps, cela fera mal à l’approvisionnement. Et l’OPEP ne montre aucun signe d’ajustement de la production, ont indiqué les analystes d’ANZ dans une note relayée par le Wall Steet Journal.
  • L’OPEP se réunira justement la semaine prochaine. L’annonce qui suivra sera scrutée de très près.
  • Avant cela, ce vendredi, on devrait obtenir de nouvelles données sur la reprise en cours en Chine ainsi que sur les perspectives pour les mois à venir, épingle le WSJ.
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