Malgré les efforts de l’Arabie saoudite pour pousser les prix du pétrole vers le haut, ceux-ci ne remontent pas. En réalité, la balle est dans le camp de la Réservé fédérale, selon Bank of America.
Pourquoi les multiples réductions de production de pétrole de l’OPEP sont autant de coups d’épée dans l’eau

Pourquoi est-ce important ?
Quand les pays producteurs de pétrole sont mécontents des prix, ils diminuent leur production. Cela permet généralement de les faire remonter. Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas. Et cela embête particulièrement l'Arabie saoudite, qui a besoin de cet argent pour financer ses méga-projets.Dans l’actu : les prix du pétrole dépendent surtout de la Fed.
- Selon Bank of America, les efforts saoudiens resteront vains tant que la Réserve fédérale continue de maintenir ses taux à un niveau élevé.
Le détail :
- Dans une note rapportée par Business Insider, Bank of America explique pourquoi les réductions de production annoncées par les pays membres l’OPEP n’ont pas l’effet escompté.
- Selon elle, c’est la politique monétaire restrictive de la banque centrale américaine qui empêche les prix du pétrole de décoller.
- En relevant continuellement ses taux, la Fed mine les espoirs de croissance économique et, de ce fait, fait baisser les attentes pour la demande de pétrole.
- « Au fond, les marchés assistent à une bataille royale entre l’Arabie saoudite et la Réserve fédérale américaine, opposant le prince Abdelaziz ben Salmane au président Jay Powell », explique Francisco Blanch, analyste de Bank of America. « Dans cette bataille royale, le pétrole se retrouve désavantagé jusqu’à ce que l’assouplissement monétaire revienne. »
Vers une hausse des prix continue jusqu’à la fin de l’année ?
Ses prédictions : du changement d’ici la fin de l’année.
- Actuellement, le prix du baril de Brent est de 74 dollars. Trop peu pour l’Arabie saoudite, qui, pour financer ses méga-projets, aimerait qu’il soit de 81 dollars, selon le Fonds monétaire international.
- Bank of America estime que Riyad devra patienter jusqu’à la fin de l’année pour retrouver cet ordre de prix. Le temps que l’assouplissement de la politique monétaire de la Fed attendu tout au long du second semestre ne fasse effet.
- Ce mercredi, la banque centrale américaine pourrait d’ailleurs déjà commencer par marquer une pause en ne relevant pas ses taux.
- Un autre élément à prendre en compte sera l’évolution de la situation en Chine, où le grand rebond post-Covid qui était attendu pour cette première moitié de l’année ne s’est pas produit. Un retour en force de ce grand importateur de pétrole serait évidemment une très bonne nouvelle pour l’Arabie saoudite, mais les signaux ne sont pas au vert.
Le contexte : le prix du Brent amputé d’un tiers en un an.
- Début juin, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle réduirait sa production de pétrole d’un million de barils par jour durant le mois de juillet. La « cerise sur le gâteau » pour « ramener la stabilité sur un marché », selon le ministre saoudien de l’Énergie.
- Cette décision s’ajoute aux réductions annoncées début avril par huit pays de l’OPEP (Arabie saoudite, Irak, Algérie, Émirats arabes unis, Oman, Kazakhstan, Koweït, Gabon), mises en œuvre à partir de mai et récemment prolongées jusqu’à fin 2024.
- Rappelons aussi qu’en novembre, l’OPEP+ avait déjà procédé à une réduction de la production de l’ordre de 2 millions de barils par jour, la plus grosse depuis le début de la pandémie de Covid-19.
- À 74 dollars, le prix du baril de Brent a fondu de plus de 37% sur un an. Depuis le début de l’année, sa chute est de 13%.