Alors que tout le monde craignait que le baril de pétrole atteigne la barre fatidique des 100 dollars, les inquiétudes sur l’économie mondiale viennent faire fléchir les prix, à nouveau.
Encore raté pour l’OPEP : les prix du pétrole font leur plus importante chute en 6 mois

Pourquoi est-ce important ?
Voilà un an que l'OPEP et ses alliés tentent de faire monter les prix du pétrole en réduisant leur production. Cela s'est à chaque fois montré une arme aussi efficace que temporaire. Car les craintes pour l'économie mondiale prennent à chaque fois de dessus, dans un monde toujours dominé par une forte inflation, des taux d'intérêt importants et une faible croissance.Dans l’actu : les prix du baril de Brent et WTI en net recul cette semaine.
- Le baril de Brent qui fait référence en Europe a perdu plus de 11% cette semaine, la plus grosse chute depuis mars. Le prix est maintenant fixé à 84 dollars. Le Brent a donc retrouvé le prix qui était le sien avant la récente flambée du mois dernier.
- Le baril WTI qui fait référence aux États-Unis est lui à 81 dollars, en chute de 9% cette semaine.
Le marché obligataire
La raison principale : la liquidation du marché obligataire.
- Le rendement des obligations à long terme augmente et atteint des niveaux records.
- Cela provoque une vente massive des obligations contractées à des taux qui ne sont plus du tout compétitifs. Celui qui aurait par exemple contracté une obligation avant la pandémie avec un taux de 1% se tournera naturellement vers une obligation allemande à long terme, réputée sûre. Il vend donc, et puis rachète.
- Les marchés ont intégré que les taux d’intérêt resteront élevés plus longtemps que prévu. Or cela pose un problème pour le financement des États, qui doivent payer plus d’intérêts sur leur dette et emprunter à des coûts plus importants.
- Dans un contexte de fort endettement généralisé, surtout aux États-Unis, cela fait grimper les taux d’intérêt obligataires à long terme.
- Il se dit aussi qu’il y a eu un « effet de meute » au niveau des traders qui ont fait un pari à la baisse à court terme sur les prix du pétrole.
- Enfin, les stocks de pétrole américain ont repris un peu de couleur.
Les prix du pétrole vs la récession
Le contexte : l’offre et la demande fixeront le prix.
- Fondamentalement, cette baisse de prix ne s’explique pas par un changement de l’offre et de la demande. Les perspectives n’ont pas changé. Le marché restera tendu jusqu’à l’année prochaine au moins.
- Toutefois, l’OPEP a pris une nouvelle leçon d’humilité. Cette semaine, le secrétaire général du cartel disait qu’il allait maintenir les prix élevés aussi longtemps qu’il le déciderait, en agissant sur l’offre.
- Depuis un an, l’OPEP et la Russie ont annoncé de multiples coupes dans la production pour maintenir des prix élevés. La dernière en date, qui sera maintenue au moins jusqu’à la fin de l’année, a été responsable de la flambée des prix du mois dernier.
- Mais toutes ces tentatives ont à chaque fois été rattrapées par les tendances de l’économie mondiale, qui ont fait chuter les prix dans la foulée. Ces tendances, à savoir la demande, restent les juges de paix. Le marché du pétrole restera tendu, à moins qu’une récession finisse par tout emporter.
- On peut toujours contrôler l’offre. Mais il est bien plus difficile d’influencer la demande.