Les prix du gaz en Europe chutent fortement

Le prix des contrats à terme sur le gaz naturel sur le principal marché européen (TTF) a considérablement baissé depuis mardi, passant d’environ 43 euros par mégawattheure (MWh) à environ 32 euros à l’heure d’écrire ces lignes. Il s’agit de la plus forte baisse en si peu de temps depuis mars de l’année dernière.

Dans l’actu : une importante grève semble avoir été évitée en Australie, l’un des plus grands exportateurs de GNL au monde.

  • Depuis des semaines, les syndicats menaçaient de faire grève dans la plus grande installation de GNL du pays, North West Shelf. Des tensions dues à des différends concernant les salaires et les conditions de travail.
  • Il semble à présent que les syndicats aient trouvé un compromis avec l’opérateur Woodside Energy Group. Les syndicats seraient en train d’étudier une « proposition forte », dont on ne sait pas encore grand-chose. A priori, elle devrait permettre d’éviter une grève qui aurait paralysé 5% de la capacité mondiale de GNL.
  • Les travailleurs des deux autres grandes installations australiennes, Gorgon et Wheatstone, risquent quant à eux toujours de faire grève. À eux deux, ces sites représentent également environ 5 % de la capacité mondiale de GNL. Les syndicats négocient actuellement avec l’exploitant des deux sites, Chevron.

Volatilité du marché du gaz

Zoom arrière : Que la menace de grèves à l’autre bout du monde ait un tel impact sur les prix montre que la nouvelle dépendance au GNL n’est pas idéale pour l’Europe.

  • Tant que le Vieux Continent n’aura pas conclu davantage d’accords à long terme pour l’approvisionnement en GNL, ou qu’il n’aura pas accéléré sa transition vers le renouvelable, il sera tributaire d’un marché au comptant très volatil.
  • On l’a vu ces derniers mois, lorsque les prix ont fortement augmenté après l’annonce de la fermeture définitive du gisement gazier de Groningue, aux Pays-Bas. Alors que cette fermeture était attendue depuis longtemps et que pratiquement aucun gaz n’y avait été pompé au cours des derniers mois, les prix ont grimpé en flèche après l’annonce.
  • Le marché du gaz a même paniqué lorsque des travaux de maintenance ont récemment eu lieu en Norvège. Car le pays scandinave exporte presque autant de gaz naturel par gazoduc vers l’Europe que la quantité totale de GNL que cette dernière importe.

Malgré tout : bien que le marché au comptant soit beaucoup plus volatil que l’Europe ne le souhaiterait, les stocks de gaz naturel sont remplis à 90%. C’est un record pour cette période de l’année. L’UE n’avait prévu d’atteindre les 90% que pour le 1er novembre.

Plus