Principaux renseignements
- Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, est submergée par les touristes qui suivent le chemin de pèlerinage du Camino de Santiago.
- L’année dernière, un nombre record de pèlerins ont emprunté le Camino de Santiago, soit cinq fois la population de la ville, ce qui représente une augmentation spectaculaire par rapport aux décennies précédentes.
- Les plaintes concernant le bruit, le non-respect des règles de circulation et les dommages causés aux rues pavées continuent d’affluer.
Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, est submergée par les touristes qui suivent le chemin de pèlerinage du Camino de Santiago. Alors que le tourisme était autrefois bien accueilli, le nombre de visiteurs provoque des frictions avec les habitants de longue date.
L’afflux de visiteurs a commencé à se faire sentir après la diffusion du film « The Way » en 2010 et a été amplifié par les médias sociaux et les tendances post-pandémiques en matière de voyages. L’année dernière, un nombre record d’un demi-million de pèlerins ont parcouru le Camino de Santiago, soit cinq fois la population de la ville et une augmentation spectaculaire par rapport aux décennies précédentes. Ce chiffre n’inclut même pas les touristes réguliers qui arrivent par d’autres moyens.
Augmentation des coûts du logement
Pour remédier à ce problème, les habitants ont créé un guide à l’intention des visiteurs sur le comportement respectueux, mais ce guide n’a pas permis d’endiguer les comportements perturbateurs. Les plaintes concernant le bruit, le non-respect des règles de circulation et les dommages causés aux rues pavées persistent. La principale préoccupation, cependant, est le déplacement des résidents en raison de la flambée des coûts du logement alimentée par les locations à court terme.
Une étude commandée par le conseil municipal a révélé que les prix annuels des loyers ont augmenté de 44 pour cent entre 2018 et 2023. En réponse, la ville a interdit les hébergements de type Airbnb dans le centre historique en novembre dernier. Cependant, certains propriétaires font fi de l’interdiction, mettant en évidence la lutte continue pour équilibrer le tourisme et les besoins des résidents.
Mécontentement local
Le déclin des résidents est palpable. Le centre historique a perdu la moitié de sa population permanente depuis 2000, laissant derrière lui des bâtiments abandonnés et un manque de services essentiels. Les habitants ont l’impression que leur ville ne leur appartient plus, les cafés, les boutiques de souvenirs et les entreprises orientées vers le tourisme remplaçant les établissements locaux.
Alors que le nombre de pèlerins continue d’augmenter, le mécontentement des habitants à l’égard de l’économie axée sur le tourisme s’accroît. La moitié d’entre eux rejettent désormais le modèle, contre un peu plus d’un quart il y a dix ans, selon une étude de Rede Galabra, un groupe de recherche de l’université de Santiago. L’avenir de Saint-Jacques-de-Compostelle est en suspens alors qu’il s’agit de trouver une voie durable qui profite à la fois aux habitants et aux visiteurs. (fc)

