Une étude menée par Protime, une entreprise spécialisée dans l’enregistrement du temps de travail, la planification du personnel et le contrôle d’accès, montre que près de la moitié des employés flamands ne comptabilisent pas leurs heures de travail.
Principaux renseignements
- Précisément 46,2 pour cent des employés flamands ne comptabilisent pas leurs heures de travail.
- Parmi ceux qui enregistrent leur temps de travail, près de deux employés sur trois en voient clairement les avantages.
- En mai 2019, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu un arrêt obligeant les États membres à imposer aux employeurs la mise en place d’un système d’enregistrement du temps de travail objectif, fiable et accessible
Dans l’actualité: près de la moitié des employés flamands (46,2 %) ne comptabilisent pas leurs heures de travail. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Protime auprès de 1.000 employés flamands.
- Pourtant, une majorité (60,4 %) affirme que l’enregistrement du temps de travail les aide à mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Sans cela, environ quatre employés sur dix (39,1 %) travailleraient rapidement trop. Parmi ceux qui travaillent régulièrement à domicile, ce chiffre atteint même près de la moitié (48,4 %) des employés, contre un peu plus d’un quart (28,4 %) de ceux qui travaillent toujours au bureau.
- Les jeunes employés accordent particulièrement de l’importance à l’enregistrement du temps de travail : c’est le cas de 68,7 pour cent des moins de 35 ans, contre 54,4 pour cent des 35-54 ans et 61,2 pour cent des plus de 55 ans.
- Les télétravailleurs y accordent également plus d’importance : parmi ceux qui travaillent régulièrement à domicile, 64 pour cent affirment que l’enregistrement du temps de travail les aide à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, contre 56,3 pour cent de ceux qui travaillent toujours au bureau.
- Parmi ceux qui enregistrent leur temps de travail, près de deux employés sur trois (64,2 %) en voient clairement les avantages. Un sur cinq (19,6 %) est moins convaincu, tandis que 16,2 pour cent n’ont pas répondu à la question.
« L’enregistrement du temps de travail n’est pas un moyen de contrôle »
De même: alors que près de deux employés sur trois (64,9 %) considèrent l’enregistrement du temps comme un moyen de contrôle de l’employeur, cela n’est pas nécessairement le cas.
- « L’enregistrement du temps est une forme de contrôle, mais pas uniquement pour surveiller le temps de travail. Il aide les chefs d’équipe à garder un œil sur leurs employés et à veiller à leur bien-être. Tout comme un cardiofréquencemètre ne détermine pas à quelle vitesse vous devez courir, mais indique si vous avez atteint votre limite ou si vous pouvez encore accélérer », explique Gille Sebrechts, PDG de Protime.
- Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven, le confirme : « L’enregistrement du temps est encore trop souvent considéré comme un moyen de contrôle, alors que son véritable potentiel réside dans le renforcement de la responsabilité et de la conscience. En donnant aux employés un aperçu de la façon dont ils utilisent leur temps, ils peuvent mieux surveiller leurs limites, faire des choix plus conscients et intégrer plus de calme dans leur journée de travail. Cela conduit à moins de stress, moins d’heures supplémentaires et plus d’espace pour ce qui compte vraiment, tant au travail qu’en dehors. »
Comment les employés enregistrent-ils leur temps de travail ?
Détails: pour le télétravail, le système d’enregistrement du temps sur ordinateur portable ou PC est le plus utilisé (56,1 %), suivi par l’enregistrement des heures de travail via une application pour smartphone (15,9 %) et sur « une feuille Excel » (9,6 %).
- Au bureau, l’ordinateur portable ou le PC reste le moyen le plus populaire pour enregistrer le temps de travail (41,5 %), suivi de près par le classique pointeuse à l’entrée (40,4 %).
L’Europe fait pression pour rendre obligatoire l’enregistrement du temps de travail
Remarque: l’enregistrement du temps de travail n’est pas (encore) obligatoire en Belgique. En mai 2019, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu un arrêt obligeant les États membres à imposer aux employeurs la mise en place d’un système d’enregistrement du temps de travail objectif, fiable et accessible. Cela vise à protéger les travailleurs contre les heures de travail excessives et à garantir le respect de la durée maximale du travail et des temps de repos minimaux.
- Bien que la Belgique n’ait pas encore transposé cet arrêt dans la législation, il a des conséquences juridiques. Ainsi, en mai 2020, le tribunal du travail de Bruxelles a jugé qu’un employeur qui ne dispose pas d’un système d’enregistrement du temps de travail court le risque de voir la charge de la preuve lui incomber en cas de réclamation pour heures supplémentaires.


