Principaux renseignements
- Starcloud a réussi pour la première fois à mettre en orbite un modèle d’IA grâce à un processeur Nvidia 100 fois plus puissant que tout autre GPU envoyé dans l’espace jusqu’à présent.
- Les centres de données basés dans l’espace offrent une alternative plus durable aux installations traditionnelles, avec des coûts énergétiques décuplés et l’utilisation de l’énergie solaire.
- Malgré des défis tels que les radiations et les risques de débris, les géants de la technologie comme Google et OpenAI investissent massivement dans l’infrastructure informatique orbitale.
Le domaine en plein essor de l’informatique spatiale a reçu un coup de pouce significatif avec Starcloud, une startup soutenue par Nvidia, qui a réussi à entraîner un modèle d’intelligence artificielle en orbite pour la première fois. Cette réussite marque un tournant dans la course aux centres de données orbitaux en tant que solution viable aux défis croissants de l’infrastructure numérique de la Terre.
100 fois plus puissant
Le satellite de Starcloud, Starcloud-1, embarque un processeur graphique Nvidia H100 – une puce dont la puissance de calcul est 100 fois supérieure à celle de tout autre GPU envoyé dans l’espace jusqu’à présent. Ce matériel puissant permet à Starcloud-1 d’exécuter directement en orbite Gemma, un modèle de langage large et ouvert développé par Google.
La capacité de Gemma à fonctionner dans cet environnement extrême démontre le potentiel des modèles d’IA complexes à fonctionner efficacement au-delà de l’atmosphère terrestre. Le satellite peut traiter des requêtes et générer des réponses sophistiquées, démontrant ainsi la viabilité de l’informatique spatiale pour une large gamme d’applications d’IA.
En quête de durabilité
Starcloud envisage ses centres de données orbitaux comme une alternative plus durable que leurs homologues terrestres. Avec une consommation d’énergie qui devrait doubler d’ici 2030, les centres de données traditionnels mettent à rude épreuve les réseaux électriques, consomment de grandes quantités d’eau et génèrent d’importantes émissions de gaz à effet de serre. En revanche, les satellites de Starcloud exploiteront l’énergie solaire constante disponible dans l’espace, ce qui permettra de diviser par dix les coûts énergétiques par rapport aux installations terrestres.
L’ambition de l’entreprise va au-delà de la simple reproduction des fonctionnalités des centres de données terrestres. Starcloud vise à exploiter les avantages uniques de l’espace pour ouvrir de nouvelles possibilités de développement et de déploiement de l’IA. Son prochain lancement de satellite sera doté de la plateforme Blackwell de Nvidia et intégrera une plateforme cloud de Crusoe, permettant aux clients d’exécuter leurs propres charges de travail d’IA directement depuis l’espace.
Défis persistent
Cependant, il reste des défis à relever pour réaliser le plein potentiel des centres de données orbitaux. L’environnement radiologique difficile, la difficulté de la maintenance en orbite, les risques liés aux débris et les questions réglementaires entourant la gouvernance des données et le trafic spatial sont autant d’obstacles importants.
Malgré ces risques, la perspective d’une énergie solaire quasi illimitée et la possibilité d’exploiter des grappes de calcul d’une taille de l’ordre du gigawatt ont suscité un intérêt considérable de la part des géants de la technologie. Le projet Suncatcher de Google vise à déployer des satellites alimentés par l’énergie solaire et équipés d’unités de traitement tensoriel, tandis que Lonestar Data Holdings développe le premier centre de données lunaire commercial sur la Lune. Même le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a exprimé son intérêt pour la course à l’espace, en explorant des partenariats avec des fabricants de fusées pour concurrencer SpaceX, un partenaire de lancement clé pour Starcloud.
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