Principaux renseignements
- Une guerre commerciale entre les principales économies pourrait entraîner une contraction de l’économie mondiale équivalente à la taille du PIB combiné de la France et de l’Allemagne.
- Des droits de douane s’élevant à des centaines de milliards de dollars représentent une rupture par rapport aux deux dernières décennies de commerce mondial, et la montée en flèche de la dette publique mondiale est un autre problème majeur.
- Le FMI avertit les pays qu’ils devraient profiter de cette période de croissance économique régulière pour renforcer leurs réserves budgétaires en prévision de crises futures.
Inquiétudes économiques mondiales
Selon le Fonds monétaire international (FMI), une guerre commerciale mondiale entre les principales économies pourrait entraîner une contraction de l’économie mondiale équivalente à la taille combinée du PIB de la France et de l’Allemagne. Cette mise en garde intervient dans un contexte d’inquiétudes accrues concernant la réélection potentielle de Donald Trump, qui a proposé de mettre en œuvre une taxe universelle ou des droits de douane allant jusqu’à 20 pour cent sur toutes les importations aux États-Unis. L’Union européenne élabore déjà des mesures de rétorsion au cas où Washington procéderait à ce nouveau prélèvement.
Risques de guerre commerciale et inquiétudes du FMI
Les récentes déclarations de Trump, caractérisant le mot « tarif » comme le plus beau mot du dictionnaire, sont prises au sérieux par les marchés mondiaux et les ministres des finances. Si la directrice générale adjointe du FMI, Gita Gopinath, reconnaît qu’ils ne peuvent pas encore évaluer les spécificités des plans commerciaux de Trump, elle souligne dans une interview avec la BBC que « si vous avez un découplage très sérieux et une utilisation à grande échelle des droits de douane, vous pourriez vous retrouver avec une perte pour le PIB mondial de près de 7 pour cent. » Elle souligne que ce chiffre représente un recul économique important, comparable à la valeur combinée des économies française et allemande.
Dette mondiale et réserves fiscales
Mme Gopinath souligne en outre que des droits de douane s’élevant à des centaines de milliards de dollars représentent une rupture brutale avec le paysage commercial mondial observé au cours des deux ou trois dernières décennies. Au-delà des préoccupations commerciales, l’assemblée annuelle du FMI s’est également penchée sur une autre question essentielle : la montée en flèche de la dette publique mondiale. M. Gopinath invite les pays à profiter de cette période de croissance économique soutenue pour renforcer leurs réserves budgétaires, en soulignant que « cette crise ne sera pas la dernière. Il y aura d’autres chocs. Vous aurez besoin d’une marge de manœuvre budgétaire pour y répondre. Et c’est maintenant qu’il faut le faire ».
Perspectives positives et succès des banques centrales
Malgré les défis, Mme Gopinath préconise des perspectives positives, soulignant la résilience de l’économie mondiale à la suite de plusieurs crises. Elle souligne la réussite d’un atterrissage en douceur en réponse à de multiples crises, contrastant avec les expériences passées où la réduction de l’inflation a conduit à des augmentations significatives du chômage. Le scénario actuel, souligne-t-elle, s’est avéré beaucoup plus favorable que ce que l’on craignait au départ.
Mme Gopinath félicite les banques centrales du monde entier d’avoir réussi à juguler l’inflation sans provoquer de chômage élevé. Elle insiste toutefois sur la nécessité de renforcer la résilience dans un contexte mondial fragile.
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