Poutine met en garde contre la hausse du chômage caché en Russie


Principaux renseignements

  • Le chômage caché augmente en Russie, même si les chiffres officiels restent bas.
  • La hausse des coûts de financement oblige les entreprises à réduire le nombre d’heures de travail afin de réduire leurs coûts.
  • Les régions industrielles sont particulièrement touchées, l’industrie automobile et la construction figurant parmi les secteurs les plus vulnérables.

Le président russe Vladimir Poutine a exprimé son inquiétude face à l’augmentation du « chômage caché » dans le pays, rapporte The Moscow Times. Bien que le taux de chômage officiel reste à un niveau historiquement bas de 2,2 pour cent, Poutine a souligné que depuis le début de l’année, plus de 100 000 travailleurs ont été confrontés à une réduction de leur temps de travail ou à un congé sans solde. Ce nombre a presque doublé au cours des sept derniers mois, ce qui révèle une tendance inquiétante.

Augmentation des dettes et diminution des heures de travail

Les données de la Fédération des syndicats indépendants de Russie (FNPR) brossent un tableau sombre. L’organisation fait état d’une forte augmentation des arriérés de salaire et d’un nombre record de chômeurs cachés. Rien que pour le mois de juillet, les arriérés ont augmenté de 25 pour cent par rapport à l’année dernière, pour atteindre 1,7 milliard de roubles (environ 18 millions d’euros).

Selon Rosstat, la dette des entreprises à la fin du mois de mai était 3,4 fois plus élevée sur une base annuelle, hors petites et moyennes entreprises. De plus, un contrôle effectué par Rostrud a révélé une forte augmentation du nombre de salariés travaillant à temps partiel ou avec moins d’heures, ainsi que du nombre de salariés temporairement mis à pied.

Les régions et secteurs industriels sont les plus touchés

Les régions industrielles, notamment Iaroslavl, Moscou, Samara, Oulianovsk et le Tatarstan, sont les plus touchées. Les experts attribuent cette situation aux taux d’intérêt élevés pratiqués par la Banque centrale, qui limitent l’accès des entreprises aux prêts pour payer les salaires. La baisse du nombre de commandes aggrave le problème.

L’industrie automobile et la construction sont particulièrement vulnérables au chômage caché. Le travail à temps partiel et les semaines de travail raccourcies sont devenus monnaie courante, obligeant les entreprises à ne conserver que le personnel essentiel. La FNPR souligne la nécessité d’injecter des fonds dans l’économie afin de freiner la croissance du chômage caché.

Poutine insiste sur la coopération

Les analystes prévoient que le ralentissement économique entraînera probablement une nouvelle augmentation de la réduction des heures de travail et des salaires. Pour l’instant, les licenciements massifs sont encore évités. Poutine a également insisté sur la coopération entre les ministères, les autorités régionales et les associations professionnelles pour relever ces nouveaux défis. (uv)

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