Pourquoi nous trouvons les poils des aisselles répugnants chez une femme

Les poils sous les aisselles… Chez les hommes, on y est habitué, chez les femmes par contre, les poils des aisselles suscitent souvent un certain dégoût. Dans une étude publiée par Psychology of Women Quaterly, la psychologue américaine Breanne Fahs quantifie le dégoût des femmes par rapport à leurs propres poils des aisselles et par rapport à ceux des hommes.

✔. D’une première enquête, il est apparu que les femmes considèrent le fait de se raser les aisselles comme un choix personnel et une petite corvée. En outre, elles trouvent l’idée d’avoir des poils corporels dégoûtante.

✔. Lors d’une deuxième expérience, des étudiantes ont laissé pousser les poils de leurs aisselles et de leurs jambes pendant 10 semaines et ont tenu un journal durant cette période. Il est apparu que les participantes se sont senties laides, sales et negligées durant cette période. Elles ont aussi la plupart du temps été l’objet de remarques de la part de leurs partenaires, amis et parents.

Selon Fahs, cela illustre le sexisme omniprésent au sein notre société. L’attitude compulsive des femmes par rapport au rasage prouverait qu’elles ont intériorisé les idéaux patriarcaux de la féminité. Cependant, selon Lisa Miller du New York Magazine, de meilleures explications sont possibles.

✔. L’hygiène est un facteur vu que les bactéries se multiplient dans des poils sous les aisselles non lavés qui finalement peuvent sentir vraiment mauvais. Cela ne peut cependant pas être la raison principale. Il est en effet culturellement admis que les hommes gardent leurs aisselles à l’état naturel et les douches et les bains quotidiens font tout à fait partie de notre culture occidentale.

✔. Les hommes ont perdu leur pelage tôt dans leur évolution pour deux raisons : il était trop chaud pour les plaines africaines et les poils sont un bouillon de bactéries. Les poils sous les aisselles n’ont pas disparu car ils offrent une protection contre un frottement douloureux entre le bras et la poitrine, mais notre rejet des poils a perduré.

✔. Les poils des aisselles répandent des phéromones avec des odeurs individuelles (destinées à signaler la présence, la disponibilité et la fécondité). L’odeur corporelle jouait auparavant – et encore maintenant – un rôle essentiel dans la sélection sexuelle. Penser au sexe éveille cependant aussi bien le désir que le dégoût car cela rappelle aux hommes combien le sexe peut être dangereux. Avoir une relation sexuelle avec une personne non indiquée hypothèque les gènes de la descendance, par le manque de fécondité ou la maladie par exemple.

Miller résume ce dernier point de vue comme suit : « Les poils des aisselles évoquent le sexe parce qu’ils poussent pendant la puberté, et qu’ils sont le premier signe de fécondité et d’accès à l’âge adulte et parce qu’ils répandent des odeurs sexuelles. Cela rappelle aux hommes le danger du sexe, ce qui les amène à trouver les poils dégoûtants et explique pourquoi ils les rasent. Les poils sous les aisselles sont tout à fait à l’opposé de l’idée occidentale du sexe comme quelque chose de gai, d’agréable, de dénué de culpabilité et de danger – tout le contraire de  la vérité de l’évolution ».

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