Selon une étude publiée par la revue scientifique « PLoS » (Public Library of Sciences), les hommes stressés jetteraient davantage leur dévolu sur des femmes au poids normal dont l’indice de masse corporelle (IMC) se situe entre 19 et 25, et sur des femmes plus rondes. Les deux scientifiques Viren Swami de l’université de Westminster et Martin Tovée de l’université de Newcastle ont montré que les goûts des hommes en matière de physiques évoluaient selon les contextes et circonstances. Lorsque les hommes sont soumis au stress, les femmes rondes suscitent davantage leur intérêt.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié un panel d’hommes hétérosexuels dont l’âge se situait entre 18 à 40 ans et qui n’avaient pas suivi d’études universitaires. Ce groupe a été divisé selon deux tâches à accomplir. Les participants du premier contingent devaient accomplir une tâche stressante consistant à élaborer un discours d’environ cinq minutes pour convaincre un jury de leur confier un poste et ensuite résoudre calcul arithmétique rapide. Par contre, le deuxième groupe n’avait pas à réaliser ce type d’exercice stressant. Pour terminer l’expérience, les hommes devaient ensuite donner une note en fonction du degré de séduction ressenti face à des clichés photographiques de femmes aux physiques variés. Leurs préférences en matière d’IMC ont ensuite été comparées aux données du groupe n’ayant pas subi de stress.
Les résultats ont montré que les hommes non stressés préféraient des femmes plutôt minces, voire maigres, tandis que les hommes soumis à l’activité stressante donnaient une meilleure note aux femmes plus rondes. Pour les auteurs de cette étude, le surpoids est, pour les hommes sous pression, synonyme de maturité physique et psychologique. Le changement des « conditions environnementales » provoqueraient la modification des préférences de poids. Au cours de l’expérience, les hommes stressés ont été attirés par un spectre plus large de corps, et notamment par des femmes plus rondes. La raison de cette préférence, selon les chercheurs, réside dans le fait que dans un contexte stressant, l’homme cherchera davantage une femme mature et plus corpulente lui inspirant confiance et qui pourra le soutenir et l’aider.
Les conclusions de cette étude s’ajoutent à celles d’analyses précédentes des Dr Swami et Tovée, psychologues spécialisés dans l’étude des facteurs influençant l’attirance sexuelle de l’homme. Auparavant, ils avaient déjà montré que dans les pays pauvres où l’on constate un manque de ressources, comme la Malaisie ou en Afrique, les hommes en général préféreront une partenaire plus forte. Martin Tovee précise que dans les environnements où la nourriture est moins abondante, l’attirance pour le corps évolue. Ainsi, on semble davantage attiré dans ce contexte pour des corps plus larges que dans des environnements où la nourriture abonde. Enfin, pour les chercheurs, la culture est également un facteur déterminant de nos goûts corporels et elle influençe notre idéal. En effet, « changer de médias, de mode de vie, peut faire évouler notre appréciation de la taille du corps idéal », conclut Martin Tovee.