Principaux renseignements
- La génération Z proteste dans le monde entier contre les inégalités et la mauvaise qualité des services publics, tels que les soins de santé et l’éducation.
- Les coupes budgétaires et le manque de protection sociale creusent le fossé entre riches et pauvres et menacent des vies dans les pays en développement.
Une vague de protestations de jeunes, menée par la génération Z, déferle sur le monde. Ces manifestations mettent en lumière un problème de société fondamental : la priorité donnée à l’accumulation de richesses au détriment de services publics essentiels tels que les soins de santé et l’éducation, selon Al Jazeera.
Le slogan « Nous voulons des hôpitaux, pas des stades » scandé lors de récentes manifestations au Maroc, souligne ce sentiment. À Madagascar, les pénuries d’électricité et d’eau ont provoqué des troubles qui ont finalement conduit à un changement de gouvernement. Les soulèvements sont motivés par des inégalités profondément enracinées, des services publics insuffisants et une frustration générationnelle croissante. Le contrat social entre les gouvernements et les jeunes citoyens a été rompu.
Sommet mondial pour le Développement Social
Le Sommet mondial pour le développement social, qui se tient cette semaine au Qatar, offre une occasion cruciale de s’attaquer à ce problème urgent. Le sommet vise à attirer l’attention du monde entier sur la fourniture de services essentiels tels que la santé, l’éducation et la protection sociale pour tous. Le renforcement de la prestation des services publics est primordial pour construire des sociétés plus équitables et rétablir la confiance entre les gouvernements et leurs citoyens.
Malheureusement, la tendance actuelle est alarmante. Le rapport 2024 d’Oxfam a révélé que 84 pour cent des pays ont réduit leurs investissements dans l’éducation, la santé et la protection sociale. Ces réductions vont directement à l’encontre des objectifs de développement durable des Nations unies. En outre, la réduction de l’aide étrangère des pays riches aggrave la situation des pays en développement, ce qui pourrait entraîner des millions de décès évitables d’ici à 2030.
Redistribution des richesses
Malgré l’immensité de la richesse mondiale, une grande partie de celle-ci est concentrée entre les mains de quelques privilégiés qui ne sont soumis qu’à une imposition minimale. La richesse privée mondiale a augmenté de façon spectaculaire depuis 1995, dépassant de loin la croissance de la richesse publique. Les arguments en faveur de l’imposition de cette richesse accumulée pour financer des services publics vitaux sont indéniables et gagnent du terrain grâce au leadership de pays comme l’Espagne et le Brésil.
Le transfert intergénérationnel de richesses, estimé à 70 000 billions de dollars (environ 60,8 billion d’euros) au cours de la prochaine décennie, renforce encore les inégalités existantes et crée une « héritocratie » où les opportunités sont prédéterminées par le droit de naissance. Ce système relègue l’éducation et les soins de santé de qualité à ceux qui en ont les moyens, gâchant ainsi le potentiel d’innombrables individus. La disparité de l’accès à l’éducation en fonction du milieu socio-économique est flagrante, les enfants des familles les plus pauvres ayant beaucoup moins de chances d’aller à l’université, en particulier les filles.
Génération Z exige changement
La défaillance des systèmes de protection sociale ébranle la confiance du public et peut entraîner des troubles. Une amélioration des services entraîne une plus grande satisfaction à l’égard des pouvoirs publics, tandis que des services médiocres ou corrompus sapent cette confiance.
La génération Z ne se contente plus d’attendre passivement que les systèmes politiques traditionnels répondent à ces préoccupations. Elle s’organise numériquement et se mobilise en dehors des institutions établies. Les gouvernements qui ne répondent pas aux demandes d’amélioration des services publics, de renforcement de la protection sociale et de réduction des inégalités s’exposent à de nouvelles résistances et manifestations. Ces soulèvements constituent un avertissement brutal sur les conséquences d’une inégalité non maîtrisée et d’une prestation de services publics inadéquate. (jv)
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