Alors que les prix sont loin de leur sommet de l’an dernier, la consommation de gaz a été plutôt faible en Europe lors de la première moitié de l’année. Selon le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), cette tendance va se poursuivre dans les prochains mois.
Pourquoi la consommation de gaz va continuer de baisser en Europe dans les prochains mois, selon les principaux pays exportateurs

Pourquoi est-ce important ?
La guerre en Ukraine semble avoir provoqué l'avènement d'un nouveau paradigme en Europe : une consommation de gaz amoindrie. Les prix y ont joué pour beaucoup, les règlementations aussi. Les Européens ont effet été sommés de réduire leur consommation afin d'éviter un manque d'approvisionnement.Dans l’actu : le rapport mensuel du FPEG.
- Ce mercredi, le Forum des pays exportateurs de gaz a publié son rapport mensuel sur le marché du gaz.
- Il confirme ce que d’autres organisations avaient déjà constaté : la consommation de gaz continue de baisser dans l’Union européenne. Et il émet une prédiction : cela va continuer le reste de l’année.
Les détails : quelle est l’ampleur de la diminution ?
- Selon le FPEG, lors du premier semestre 2023, la consommation de gaz a diminué de 10,6% (21 milliards de mètres cube) en un an à travers l’UE.
- La semaine dernière, Bruegel avait rapporté une diminution de respectivement 18 et 19% lors des premier et deuxième trimestres de l’année, par rapport à la moyenne 2019-2021.
- Les chiffres du FPEG s’inscrivent dans la même lignée que ceux du think tank bruxellois : pas de surprise, donc.
- Pourtant, les prix sont nettement retombés durant cette période. On aurait donc pu croire que la consommation allait reprendre du poil de la bête. Mais ça n’a pas été le cas pour plusieurs raisons :
- Une météo particulièrement clémente lors des mois du début de l’année, censés être les plus froids.
- L’objectif (promu par l’UE) de réduction volontaire de 15% de la consommation, initialement prévu pour durer jusqu’au 31 mars 2023, puis prolongé d’une année.
- L’utilisation du gaz pour produire de l’électricité a diminué (-16%), grâce à des énergies renouvelables en pleine forme. À cela, il faut ajouter une diminution de 5% de la production totale d’électricité.

« Pas de raison que ça change au second semestre »
Et après : quid du second semestre ?
- Selon le FPEG, les chances de voir la consommation de gaz dans l’UE continuer de baisser lors du second semestre sont « particulièrement élevées ».
- Juillet a déjà donné le ton, avec une diminution de 12%.
- Quelques explications sont données :
- Les conditions météorologiques pour le quatrième trimestre s’annonceraient « relativement plus chaudes », ce qui devrait jouer sur la consommation résidentielle.
- L’objectif fixé par l’UE devrait continuer de faire effet.
- Il ne semble pas y avoir de raison pour que la consommation du secteur industriel connaisse une reprise dans les six derniers mois de l’année – ce qui est d’ailleurs plutôt inquiétant, selon l’AIE.
- Pour l’ensemble de l’année, le FPEG prévoit dès lors une baisse de la consommation de gaz dans l’UE de l’ordre de 8 à 10% par rapport à 2022.
Remarque : le FPEG compte 12 membres (dont la Russie), qui rassemblent 72% des réserves mondiales prouvées de gaz. Les États-Unis, plus grands producteurs du monde, n’en font toutefois pas partie. On y retrouve également 7 observateurs, dont la Norvège, seul pays du Vieux Continent à y figurer.