Pourquoi bâille-t-on?

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Les recherches pour expliquer certains comportements animaux ont beaucoup progressé, mais certaines habitudes demeurent un mystère, et c’est le cas du bâillement, qui n’a ni fonction ou besoin reconnu, rappelle le Wall Street Journal.

Récemment, cependant, les chercheurs ont confirmé que les bébés que l’on voyait bouche bée sur les scanners étaient bien en train de bâiller. Pendant longtemps, on a pensé que le bâillement avait pour but de remplir les poumons avec de l’oxygène, ou de les débarrasser du dioxyde de carbone. Mais Robert Provine, un chercheur, a réfuté cette hypothèse, en prouvant que des sujets qui respiraient de l’air plus chargé en dioxyde de carbone, ou enrichi en oxygène, ne bâillaient ni plus, ni moins. Ses travaux, qui ont été décrits dans son ouvrage, « Curious Behavior: Yawning, Laughing, Hiccupping and Beyond » (« comportement curieux : bâillement, rire, hoquet, et au-delà »), ont permis de montrer que l’on pouvait interrompre le bâillement en demandant aux sujets de pincer leur nez, ou de grincer des dents.

D’autres chercheurs ont fait quelques découvertes, comme Andrew Gallup de l’université de  Princeton, qui a montré que les bâillements pouvaient être évités en rafraîchissant le front, et lorsque la température externe était plus chaude que celle du corps. Il en a déduit que le bâillement pouvait avoir pour but de rafraîchir le cerveau, mais il ne s’explique toujours pas pourquoi les fœtus bâillent, ni pourquoi un bâillement en déclenche en général une série d’autres.

Les chercheurs ont confirmé la véracité de la légende populaire selon laquelle l’ennui, la somnolence, l’étirement, ou la vision d’autres personnes en train de bâiller déclenchent le bâillement. Mais ils ne s’expliquent toujours pas pourquoi il est difficile de bâiller sur commande, ni pourquoi le bâillement est aussi contagieux pour les animaux. Chez les singes, par exemple, la contagion n’est possible que lorsque celui qui initie le premier bâillement est un membre du même groupe. La vision d’un singe d’un autre groupe en train de bâiller laisse les autres individus indifférents.

D’autres travaux ont montré que le bâillement peut être déclenché par l’ocytocine, l’hormone du câlin libérée par le cerveau lorsque nous effectuons des gestes emphatiques, comme se toucher, s’embrasser, ou coopérer. Mais le bâillement contagieux n’a pourtant pas grand-chose à voir avec l’empathie, ou avec le lien social, et l’on bâille aussi lorsque l’on est seul, par exemple.

Le Docteur Provine pense qu’il pourrait être une réaction pour faciliter un changement d’ordre comportemental, ou un changement d’état physiologique, comme pour synchroniser les individus. Ainsi, cela expliquerait pourquoi les parachutistes bâillent parfois juste avant de sauter de l’avion. 

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