Pour lutter contre le smog, New Delhi veut provoquer la pluie

Pour lutter contre lapollution chronique, New Delhi a décidé d’avoir recours à la pluieartificielle. Selon une nouvelle étude, les personnes exposées àl’air de Delhi durant une période prolongée sont susceptibles devoir leur espérance de vie réduite de dix ans.

La ville s’apprête ainsià déverser des produits chimiques dans les nuages depuis des avionsafin de provoquer des pluies censées purifier l’atmosphère. Lesautorités de la ville ont expliqué que ce plan pourrait débuter dans quelques jours. Les avions et les stocks de produits chimiquesseront préparés dans trois aéroports de la ville.

Espérance de vie réduite

Selon une nouvelle étude,l’air à New Delhi est tellement toxique que des personnes exposéespendant une période prolongée à cette pollution sont susceptiblesde voir leur espérance de vie être réduite de dix ans. Parailleurs, la gravité du problème est telle qu’elle compromet lesprogrès en matière de santé obtenus grâce à la modernisationrapide du pays, explique le quotidien britannique The Times.

Selon l’Organisationmondiale de la santé, 14 des 20 villes les plus polluées au mondese trouvent en Inde. New Delhi a ravi la première place de Pékin en tant quecapitale mondiale la plus polluée.

Ce système de pluieartificielle a déjà été utilisé avec succès en Chine. Leprincipe est le suivant : des avions dispersent de l’iodured’argent et d’autres produits chimiques dans les nuages, ce quigénère des particules de glace et de la pluie.

Critiques

Selon les critiques, ceprogramme est la dernière initiative en date d’une série de mesureséparses décidées par la ville pour faire face à cette crise. Lesavions ne peuvent être déployés que par temps nuageux et n’offrentpas de solution à long terme, ont expliqué plusieurs observateurs.L’année dernière, un plan similaire visant à pulvériser de l’eaudepuis des hélicoptères a échoué car le smog était trop densepour que les appareils puissent voler.

Les autoritésont déjà eu recours à d’autres solutions avec peu derésultats concluants. Cette année, la ville a par exemple installé des canons à eau anti-smog qui projettent 100 litres d’eau pour faire retomber la pollution au sol. Toutefois, dans ces zones, la qualité de l’air a au contraire étéréduite. Ensuite, d’énormes purificateurs d’air ont été installésaux principales intersections de la ville en octobre, mais il s’estavéré que ces installations ne réduisaient la pollution que dansun rayon de vingt mètres.

Querelles politiques et contraintes budgétaires

Pour faire face à lapollution atmosphérique, la Chine a dépensé des sommesconsidérables. Cependant, l’Inde est paralysée à cause descontraintes budgétaires et de l’inertie politique, explique TheTimes. Les querelles entre le gouvernement local et le gouvernementcentral ont entravé les efforts déployés pour réduire lesémissions des usines et la fumée produite par le brûlage de chaumedes agriculteurs. Cette fumée envahit Delhi depuis les Etats voisinset se mêle à la poussière des constructions et aux émanations demillions de voitures.

Selon une étude del’université de Chicago, l’espérance de vie à New Delhi pourraitêtre améliorée jusqu’à dix ans si le pays respectait lesdirectives de l’OMS concernant la qualité de l’air. On aboutiraitdans ce cas à une amélioration de quatre ans à l’échellenationale, soit un résultat bien supérieur aux avantages généréspar l’élimination de l’eau insalubre et des mauvaises installationsd’assainissement.   

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