La crise énergétique qui a éclaté fin 2021 a propulsé les ventes de pompes à chaleur vers le haut. Il y a même eu pénurie. Mais maintenant que les prix du gaz sont redescendus, cette solution pourtant plus « verte » perd en popularité.
Dans l’actu : la chute des ventes de pompes à chaleur.
- Les ventes de pompes à chaleur sur pratiquement tous les principaux marchés européens.
- Le secteur est inquiet. Car les fabricants viennent tout juste d’annoncer d’importants investissements.
Les pompes à chaleur n’ont déjà plus le vent en poupe
Les détails : baisse dans huit pays sur dix.
- Au troisième trimestre, les ventes ont chuté dans huit des dix pays analysés par l’association européenne des pompes à chaleur (EHPA). Avec une baisse moyenne de 14 % sur un an.
- Sur certains marchés, les chiffres sont particulièrement frappants : -45 % en Italie, -56 % au Danemark et même -66 % en Finlande. Les deux derniers cités sont pourtant généralement considérés comme des marchés solides.
- Seuls deux pays ont vu les ventes de pompes à chaleur augmenter au troisième trimestre : l’Allemagne (+60 %) et les Pays-Bas (+25 %). Mais ce sont des hausses beaucoup moins importantes par rapport aux deux premiers trimestres.
- L’effondrement des ventes au fur et à mesure de l’année est flagrant. Sur les trois premiers mois de l’année, les ventes avaient encore augmenté de 22% en moyenne. Avant de faire du surplace (0%) au deuxième trimestre. Et donc de chuter désormais.
La Belgique ne fait pas partie des dix pays analysés par l’EHPA. Au premier semestre, les ventes ont explosé : +140 %. C’est beaucoup, mais la DH rappelait encore la semaine dernière que seuls 2 % des ménages belges en sont dotés. Notre pays est un nain par rapport aux plus de 50 % qu’atteignent certains pays nordiques. Les chiffres belges du second semestre ne seront connus que d’ici quelques semaines.

7 milliards d’euros d’investissements
Les explications : les politiques n’en feraient pas assez.
- L’EHPA attribue cette baisse des ventes de pompes à chaleur à deux facteurs :
- Une incertitude chez les consommateurs liée à une communication ambiguë de la part des décideurs politiques et à l’évolution des politiques et des subventions gouvernementales.
- La baisse des prix du gaz, face à la stagnation des prix de l’électricité. Cette dernière étant utilisée dans la plupart des pompes à chaleur, ça rend celles-ci moins attractives
- « Les décideurs politiques doivent corriger cela en s’engageant de manière claire en faveur des technologies de pompe à chaleur et en établissant des conditions économiques favorables pour la solution de chauffage la plus propre disponible », clame Thomas Nowak, secrétaire général de l’EHPA. « En tant que mesure immédiate, la politique doit viser à réduire le coût de l’électricité pour les applications résidentielles, commerciales et industrielles. Il ne devrait pas être plus de deux fois le prix du gaz fossile. »
- Il faut dire que les fabricants n’ont pas envie de se retrouver avec des pompes à chaleur sur les bras. Ces derniers mois, ils ont annoncé des investissements atteignant les 7 milliards d’euros au cours des trois prochaines années, selon l’EHPA.