Principaux renseignements
- Le Pentagone a créé la Joint Interagency Task Force 401 (JIATF 401) pour accélérer le déploiement de solutions efficaces de lutte contre les drones.
- Le JIATF 401 rationalise l’approvisionnement et l’allocation des ressources, ce qui permet d’accélérer l’acquisition et la mise en œuvre des technologies de lutte contre les drones.
- Cette initiative vise à répondre à la menace croissante que représentent les drones sophistiqués utilisés par des acteurs étatiques et non étatiques.
Face à la menace croissante que représentent les drones de plus en plus sophistiqués, le Pentagone modifie son approche des capacités de lutte contre les drones. L’époque des longues évaluations et études est révolue. Un nouveau mémo du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, trace une voie plus rapide vers la mise en place de défenses efficaces.
Inquiétude croissante
Le mémo annonce la formation de la Joint Interagency Task Force 401 (JIATF 401), conçue pour fournir rapidement des solutions anti-drones aux forces américaines. Cette task force rationalisera l’autorité et les ressources, en combinant les rôles opérationnels, d’acquisition et interagences sous un commandement unique. Sous la responsabilité du secrétaire adjoint à la défense, la JIATF 401 disposera d’un pouvoir d’acquisition, d’un financement souple et de procédures rationalisées en matière de personnel.
Cette décision intervient alors que l’on s’inquiète de plus en plus des essaims de drones déployés dans des régions telles que le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est. Les drones bon marché s’avèrent efficaces pour cibler les véhicules blindés, submerger les défenses aériennes et harceler les bases, souvent à un coût nettement inférieur à celui des mesures de défense traditionnelles. Des événements récents, tels que les attaques de drones menées avec succès par l’Ukraine sur le sol russe dans le cadre de l’opération Spiderweb, ont mis en évidence l’urgence de ce défi dans la guerre moderne.
50 millions de dollars
Si le précédent Bureau interarmées de lutte contre les petits systèmes d’aéronefs sans pilote (JCO) a progressé en réduisant le nombre de prototypes et en menant des démonstrations conjointes, il n’a pas eu l’agilité nécessaire pour acquérir et déployer rapidement l’équipement nécessaire en raison de contraintes bureaucratiques. La JIATF 401 vise à combler ces lacunes. Le groupe de travail peut allouer jusqu’à 50 millions de dollars (42,7 millions d’euros) par initiative, prendre des décisions directes en matière d’approvisionnement et recruter en dehors des procédures fédérales standard pour faire appel à une expertise spécialisée.
En outre, le JIATF 401 consolidera les travaux sur la criminalistique, l’exploitation et la reproduction des drones, tout en s’intégrant à l’initiative Replicator 2 de la Defense Innovation Unit, axée sur les systèmes autonomes produits en série. La directive prévoit également que le groupe de travail recommande la création d’un champ d’essai et d’entraînement dédié aux contre-drones dans un délai de 30 jours.
Impact significatif
Cette réorganisation vise à réduire considérablement les délais de mise en œuvre des solutions de lutte contre les drones, qui passeront de plusieurs années à quelques mois. Hegseth a insisté sur la nécessité de faire preuve de rapidité et d’agilité, déclarant que l’objectif était de « devancer nos adversaires ».
La nouvelle task force devrait avoir un impact significatif sur le marché florissant des contre-drones, qui devrait atteindre des dizaines de milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Les entreprises qui participaient auparavant aux démonstrations du JCO, notamment celles spécialisées dans les armes à énergie dirigée, les micro-ondes de forte puissance et la guerre électronique, seront désormais confrontées à un acheteur plus centralisé disposant d’un plus grand pouvoir d’achat. Cela pourrait intensifier la concurrence et favoriser une innovation rapide au sein de l’industrie.
Au bout de 36 mois, le JIATF 401 fera l’objet d’un examen formel afin d’évaluer son efficacité à fournir les capacités de lutte contre les drones souhaitées. Cet examen permettra au Congrès et au Pentagone d’évaluer le succès de cette nouvelle approche organisationnelle. (fc)

