L’administration américaine de la Défense prévoit depuis longtemps de se doter de son propre réseau informatique de stockage distant de données. Elle a finalement opté pour un projet qui réunira la majorité des grandes entreprises technologiques américaines.
Le Pentagone mise sur les GAFAM et investit 9 milliards pour son propre Cloud sécurisé
Pourquoi est-ce important ?
Le Pentagone progresse dans la mise en place du Joint Warfighting Cloud Capability (JWCC), un "système multi-cloud" qui fournira au département de la Défense (DoD) et aux entreprises associées un système dématérialisé à trois étages de sécurité : non classifié, secret et top secret, accessible aux USA comme aux troupes déployées à l'étranger.Rupture avec la logique Trump
Dans l’actu : Plutôt que de passer contrat avec une seule firme, le Pentagone va s’associer à la fois avec Amazon, Oracle, Microsoft et Google. Une manière de limiter les risques de dépendance à une seule entreprise privée. Valeur totale du marché : 9 milliards de dollars.
Concrètement : les quatre entreprises technologiques ont toutes remporté des contrats à livraison indéfinie et quantité indéfinie (indefinite delivery, indefinite quantity : IDIQ) ce qui signifie qu’elles peuvent impliquer une quantité indéfinie de services pour une période de temps spécifique. L’enveloppe totale allouée pour ce projet dispose d’un plafond de 9 milliards, qui seront repartis entre chaque firme. Le plan du programme est un contrat de base de trois ans avec deux options d’un an.
Zoom arrière : à l’origine, le Pentagone avait attribué le projet Joint Enterprise Defense Infrastructure, ou JEDI, à Microsoft en 2019. Mais Oracle et Amazon avait contesté en justice cette décision, qui ne leur aurait pas laissé la moindre chance de concourir pour ce marché à 10 milliards.
- L’année suivante, l’administration Trump a été blanchie de toute accusation de favoritisme envers Microsoft et a confirmé sa décision.
- Mais une nouvelle administration américaine plus tard, le DoD abandonne l’idée d’un fournisseur unique et préfère mettre sur pied un consortium réunissant les grandes entreprises américaines de la tech. Une manière, aussi, d’éviter de se retrouver dépendant d’une seule firme privée.
- Microsoft loupe donc l’occasion de rafler la totalité de l’enveloppe, mais c’est une aubaine pour des firmes comme Oracle, en pleine croissance dans le secteur du développement de nuages informatiques. Oracle a généré 900 millions de dollars de revenus au troisième quadrimestre. Un statut de challenger par rapport aux plus de 20 milliards d’Amazon Web Services, fait remarquer CNBC.