En visite en Europe, Sam Altman, PDG d’OpenAI, semble s’être fait avoir à son propre jeu des sous-entendus lourds de conséquences et rétropédale rapidement.
L’actualité : sur Twitter, l’homme a assuré que sa société n’avait pas pour projet de quitter le vieux continent.
- « Semaine très productive de conversations en Europe sur la meilleure façon de réglementer l’IA ! Nous sommes ravis de continuer à opérer ici et n’avons bien sûr pas l’intention de partir », a-t-il tweeté.
Contexte : un message qui peut paraitre anodin à première vue, mais qui ne l’est pas tant que ça. Difficile, en effet, de ne pas y voir un lien avec les vives réactions qu’ont engendrées les propos tenus la veille par le PDG d’OpenAI. Ce dernier a tout simplement laissé entendre que ChatGPT pourrait quitter l’Europe si la régulation vis-à-vis de l’IA venait à être trop stricte.
- Une menace qui n’est évidemment pas bien passée auprès des régulateurs européens.
- « Les règles européennes en matière d’intelligence artificielle (IA) ne sont pas négociables », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, en réponse à la menace de Sam Altman.
- « Soyons clairs, nos règles sont mises en place pour la sécurité et le bien-être de nos citoyens et cela ne peut pas être négocié », a-t-il précisé à Reuters.
Reretourner sa veste
Outre la menace cachée et la tentative de pression sur les régulateurs européens, les propos de Sam Altman ont également surpris puisque ce dernier s’est présenté, début du mois, devant le Congrès américain pour demander à ce que le développement de l’IA soit encadré. Le fait que l’Europe s’y attelle sans qu’aucun géant du secteur ne lui ait demandé aurait donc dû le ravir, lui qui se dit « nerveux » à ce sujet. À moins que la façon dont l’UE a l’habitude de procéder, en visant avant tout à protéger le citoyen, ne l’arrange pas.
- « L’Europe a été à l’avant-garde en concevant un cadre réglementaire solide et équilibré pour l’IA qui s’attaque aux risques liés aux droits fondamentaux ou à la sécurité, mais permet également à l’innovation de faire de l’Europe un précurseur en matière d’IA digne de confiance », a tenu à préciser Thierry Breton auprès de l’agence Reuters.