Principaux renseignements
- La coprésidente Alice Weidel mène une tentative de rebranding au sein du parti allemand AfD, dans le but d’obtenir une plus large acceptation politique.
- Ce rebranding se heurte à la résistance de certains membres du parti qui défendent les positions extrémistes actuelles.
- Malgré les efforts visant à distancier le parti de la Russie, le radicalisme sous-jacent persiste, ce qui rend difficile la transformation de l’AfD.
L’Alternative für Deutschland (AfD) tente de se donner un nouveau nom alors que le parti approche d’une opportunité historique d’accéder au pouvoir politique. La transformation est menée par Alice Weidel, l’une des coprésidentes nationales du parti, qui estime qu’il est essentiel d’accepter des candidats moins extrêmes afin d’obtenir une plus large acceptation politique. C’est ce que rapporte Politico.
« Une image plus modérée »
La stratégie de Weidel consiste à promouvoir Leif-Erik Holm, un animateur radio devenu politicien, qui adopte une attitude accessible et privilégie le dialogue plutôt que la rhétorique incendiaire. Les propositions apparemment modérées de Holm, telles que les investissements dans l’éducation et les programmes d’intégration linguistique, masquent l’idéologie sous-jacente du parti.
Les efforts de Weidel pour adoucir l’image de l’AfD se heurtent toutefois à une résistance interne. Des personnalités telles que Björn Höcke et Maximilian Krah, connues pour leurs positions extrémistes, restent influentes au sein du parti. La base de l’AfD, en particulier en Allemagne de l’Est, est sceptique quant aux efforts de modération de Weidel et affirme que le succès du parti est dû à son attitude radicale.
Malgré cette opposition, Weidel poursuit sa stratégie de rebranding, qui vise à rendre l’AfD plus attrayante pour les conservateurs traditionnels et à briser le « pare-feu » d’après-guerre qui isole les partis d’extrême droite. Elle tente notamment de distancier le parti de la Russie et de tisser des liens plus étroits avec des personnalités républicaines aux États-Unis.
Changement superficiel
Pourtant, la transformation de l’AfD semble plus superficielle que substantielle. Des personnalités telles qu’Ulrich Siegmund, candidat en tête dans les sondages en Saxe-Anhalt, où l’AfD obtient de bons résultats, illustrent cette tension. Bien que Siegmund se présente comme un homme ordinaire, ses liens avec des cercles extrémistes et sa défense de slogans controversés révèlent le radicalisme persistant au sein du parti.
Les remarques de Siegmund minimisant les crimes nazis et son plaidoyer contre une « police linguistique » compliquent les efforts de Weidel pour redorer l’image du parti.
En quête de crédibilité internationale
La quête de légitimité internationale de l’AfD reflète son désir d’être plus largement acceptée. Weidel cherche à nouer des liens plus étroits avec les gouvernements de droite et considère les relations avec des personnalités telles que Donald Trump et Viktor Orbán comme un moyen d’accroître sa crédibilité.
Cependant, des divisions internes persistent au sein de l’AfD concernant les relations avec la Russie. Alors que Weidel prend ses distances avec la Russie, Tino Chrupalla, l’autre co-dirigeant national, exprime des sentiments pro-Kremlin qui trouvent un écho auprès d’une partie de la base du parti en Allemagne de l’Est. (uv)
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