Principaux renseignements
- L’exposition prénatale à le paracétamol peut augmenter le risque de troubles du développement neurologique comme l’autisme et le TDAH chez les enfants.
- Cette étude a utilisé une méthodologie rigoureuse et analysé les données de plus de 100 000 participants, renforçant ainsi la base de preuves de ce lien potentiel.
- Les professionnels de la santé devraient recommander une utilisation prudente et limitée de le paracétamol pendant la grossesse et explorer des alternatives plus sûres pour le traitement de la douleur.
Une étude récente menée par des chercheurs de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai suggère un lien potentiel entre l’exposition prénatale à le paracétamol et un risque accru de troubles du développement neurologique chez l’enfant. Publiée dans BMC Environmental Health, cette étude est la première à utiliser la méthodologie rigoureuse du Guide de navigation pour évaluer de manière exhaustive la littérature scientifique existante sur ce sujet.
Troubles du développement neurologique
En collaboration avec des institutions telles que l’Université de Californie à Los Angeles et la Harvard T.H. Chan School of Public Health, l’équipe dirigée par le Mount Sinai a analysé 46 études portant sur plus de 100 000 participants dans plusieurs pays. Leurs conclusions remettent en question la croyance de longue date selon laquelle le paracétamol, couramment utilisé par les femmes enceintes pour soulager la douleur et réduire la fièvre, est totalement sûr pendant la grossesse.
La méthodologie du Guide de navigation permet aux chercheurs d’évaluer la qualité des études individuelles, d’identifier les biais potentiels et de déterminer la force globale des preuves. Notamment, les études de meilleure qualité dans cette analyse étaient plus susceptibles de démontrer un lien entre l’exposition prénatale à le paracétamol et les risques accrus de troubles du spectre autistique et de TDAH.
Gestion sécuritaire de la douleur pendant la grossesse
Le Dr Diddier Prada, auteur principal de l’étude, souligne que si la recherche ne prouve pas définitivement le lien de causalité, elle renforce considérablement les preuves existantes suggérant un lien. Étant donné l’utilisation répandue de le paracétamol pendant la grossesse, même une petite augmentation du risque pourrait avoir des conséquences importantes sur la santé publique.
Les chercheurs proposent plusieurs recommandations sur la base de leurs résultats : utilisation prudente et limitée de le paracétamol pendant la grossesse sous surveillance médicale ; mise à jour des lignes directrices cliniques qui évaluent soigneusement les avantages et les risques ; et poursuite des recherches pour confirmer ces résultats et explorer des alternatives plus sûres pour le traitement de la douleur chez les femmes enceintes.
Communication ouverte
Le Dr Prada souligne l’importance de consulter les prestataires de soins de santé avant d’arrêter tout médicament, car une douleur ou une fièvre non traitée peut également présenter des risques pour le fœtus. L’étude souligne la nécessité d’une discussion ouverte entre les futures mères et leurs médecins concernant les options les plus sûres pour soulager la douleur, en envisageant des approches non médicamenteuses dans la mesure du possible.
Avec l’augmentation des diagnostics d’autisme et de TDAH dans le monde, ces résultats ont des implications significatives pour la politique de santé publique, les directives cliniques et l’éducation des patients. Ils soulignent également le besoin urgent d’innovation pharmaceutique pour développer des solutions de gestion de la douleur plus sûres pour les femmes enceintes.

