Par peur de manquer d’électricité avec ses réacteurs fermés, la France veut faire appel au charbon

La France a pour projet d’augmenter la production d’électricité à partir du charbon. La limite devrait être augmentée de 300 heures de fonctionnement des centrales. Avec plusieurs réacteurs fermés, le réseau d’approvisionnement est dans une situation tendue. Le charbon ne représente qu’1% du parc.

La France compte encore deux centrales à charbon. Cet hiver, l’approvisionnement d’électricité dans l’hexagone est très tendu, notamment parce que des réacteurs sont fermés, le temps d’être inspectés, suite à la découverte de défauts techniques. La demande d’électricité se fait donc sentir, et la France veut assouplir les limites de production des centrales à charbon, rapporte BFM Business.

Ce recours ne devrait cependant pas avoir d’influence sur le calendrier de fermeture des centrales à charbon. La première, à Saint-Avold (Lorraine), fermera au printemps de cette année. La deuxième, à Cordemais (Loire Atlantique), est censée fermer en 2024, en attendant qu’un nouveau réacteur nucléaire soit prêt. Elle reste ainsi une option si entre temps le réseau serait exposé à d’autres tensions.

Janvier et février uniquement

Le plafond d’émissions de CO2 pour la production d’électricité avait été fixé en 2019. Pour produire plus d’électricité à partir du charbon, le pays devra relever ce plafond. Des consultations sont donc en cours, jusqu’au 20 janvier, pour un décret qui permettrait de relever temporairement, pour les mois de janvier et de février uniquement, ce plafond.

La limite actuelle est de 700 heures de fonctionnement sur l’année*, et le projet prévoit de passer à 1.000 heures, selon Les Echos. Comme la centrale de Saint-Avold ferme au printemps, elle pourrait fonctionner pendant 1.000 heures jusque fin février. 1.000 heures équivaudraient à un fonctionnement non stop pendant 42 jours.

La part du charbon sur le parc énergétique français est cependant marginale. Elle représente à peine 1%. Le nucléaire y occupe jusque 70%, l’hydraulique 12%, l’éolien 10% et le gaz 6%.

*La désignation officielle n’est pas en heures de fonctionnement, mais en émissions de CO2 qui correspondent à un nombre x d’heures de fonctionnement, en l’occurrence 700 sur l’année.

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