Principaux renseignements
- L’Allemagne est en tête de l’UE pour ce qui est des plaintes déposées dans le cadre de la DSA, avec environ 842 plaintes reçues par l’Agence fédérale des réseaux.
- Les transferts transfrontaliers de plaintes constituent un défi en raison de problèmes techniques et de goulets d’étranglement administratifs signalés par l’ACM néerlandaise.
- Les approches en matière d’application varient d’un pays à l’autre de l’UE, ce qui met en évidence des incohérences potentielles dans la mise en œuvre de l’ASD.
L’Agence fédérale allemande des réseaux, chargée de superviser les plaintes relatives aux plateformes en ligne en vertu de la loi européenne sur les services numériques (ASD), a reçu un nombre de plaintes nettement plus élevé que ses homologues des autres pays de l’UE. Son rapport annuel fait état d’environ 842 plaintes alléguant des violations de la loi sur les services numériques. Parmi celles-ci, 87 ont été transmises aux régulateurs d’autres pays, le siège des plateformes étant situé ailleurs.
En revanche, la CNMC espagnole n’a traité que 24 plaintes l’année dernière, toutes visant des entreprises basées dans d’autres États membres. L’ACM néerlandais a reçu un total de 256 plaintes, dont la majorité (156) concernait des fournisseurs établis dans d’autres pays de l’UE. L’IBPT belge a fait état d’une dizaine de plaintes DSA, la plupart visant Telegram, une plateforme de messagerie dont le siège se trouve en Belgique.
Défis liés aux plaintes transfrontalières
La disparité du nombre de plaintes met en évidence les difficultés potentielles liées à la mise en œuvre et à l’application cohérentes de l’ASD dans l’ensemble de l’UE. Certains régulateurs, comme la CNMC espagnole, ont reconnu qu’ils ne disposaient pas encore de tous les pouvoirs nécessaires prévus par le règlement.
Le transfert des plaintes entre les pays de l’UE est également apparu comme un obstacle. L’ACM néerlandais a fait état de problèmes techniques et de goulets d’étranglement administratifs entravant le transfert des plaintes pour violation de l’ASD à d’autres coordinateurs de services numériques (CSN).
Rôle proactif de l’Allemagne dans l’application de la loi
L’année dernière, l’Agence fédérale allemande des réseaux a engagé quatre procédures administratives contre des plateformes en ligne et a participé activement aux procédures engagées par la Commission européenne contre AliExpress, Temu, TikTok et X. La Commission supervise la conformité à l’ASD des grandes plateformes en ligne qui comptent plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels en moyenne, notamment Amazon, Facebook, Instagram, X (anciennement Twitter) et TikTok. Des enquêtes sur des violations potentielles de l’ASD sont en cours pour dix plateformes, dont AliExpress, Pornhub, Facebook, Instagram, XNXX, Stripchat, TikTok, X, Temu et Xvideos.
(ns)

