L’Arabie saoudite et le Qatar signent cette semaine un accord qui va lever toutes les restrictions mises en place il y a maintenant 3 ans. Cette signature mettra fin au conflit qui entrave les relations au sein du Golfe depuis 2017. Et l’Administration Trump a joué un rôle de premier plan dans cette réconciliation.
En 2017, l’Arabie saoudite accusait officiellement le Qatar de soutenir des groupes terroristes et d’entretenir des liens étroits avec l’Iran, ennemis des Saoudiens. Riyad ferme alors ses frontières terrestres, aériennes et maritimes avec son voisin et les relations diplomatiques sont totalement rompues. Les alliés de l’Arabie saoudite, tels que le Bahreïn, le Yemen, les Émirats arabes Units ou encore l’Égypte ont imposé le même type de sanctions.
Mais ce mardi 5 janvier est une date historique dans ce conflit. L’Arabie saoudite et le Qatar signeront un accord mettant fin à cette querelle, après des semaines de négociations. Le Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Oman et le Koweït devraient également être présents lors de cette signature, marquant ainsi leur accord pour le retour de la paix. Preuve que l’accord est déjà accepté par les deux principales parties: les frontières entre le Qatar et l’Arabie saoudite ont été rouvertes ce lundi soir.
L’intervention des États-Unis
Cet accord n’aurait peut-être jamais existé si les États-Unis n’avaient pas mis leur grain de sel dans la Crise du Golfe. Washington entretient en effet des liens étroits avec l’Arabie saoudite, mais également avec le Qatar. Les Etats-Unis se plaçaient donc comme le parfait intermédiaire pour relancer les discussions. Plusieurs émissaires ont été envoyés pour rétablir la paix, sans succès.
Jusqu’à ce que Jared Kushner, le beau-fils de Donald Trump, s’en mêle. Le Haut conseiller du président s’est rendu dans la péninsule arabique où il a rencontré simultanément le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad.
Les deux chefs d’État ont eu ensuite une longue conversation téléphonique jusqu’à ce qu’un début d’accord soit trouvé. Ces dernières semaines, de plusieurs réunions ont encore eu lieu pour peaufiner les détails, notamment sur la guerre médiatique que les deux puissances avaient lancée. Washington a suivi de près les négociations et n’a pas hésité à faire pression sur les alliés de l’Arabie saoudite pour qu’ils acceptent aussi l’accord. Dimanche soir encore, Jared Kushner intervenait pour désamorcer de nouvelles tensions.
Car si cet accord est un bon premier pas pour le retour de la paix dans le Golfe, les sources mêmes du conflit n’ont pas été résolues, explique le média Axios. Il y a toujours des problèmes de communication entre les deux pays et le Qatar est encore vu par de nombreux États de la région comme un partenaire des terroristes tels que les Frères musulmans ou Al-Qaïda. Et les deux parties conservent d’énormes différends sur les politiques étrangères avec la Turquie et l’Iran.
Cette pacification dans le Golfe n’est pas le premier fait d’arme de l’administration Trump. En août dernier, Les Emirats arabes unis signaient un accord de paix avec Israël ‘après 72 ans d’hostilité’, se félicitait le secrétaire d’Etat Mike Pompeo. Un accord là aussi à nuancer.