Note de crédit de la France sous pression à cause du déficit élevé et de l’instabilité politique


Principaux renseignements

  • Les agences de notation pourraient dégrader la solvabilité de la France en raison des inquiétudes suscitées par son déficit public élevé et l’instabilité politique persistante.
  • Les dégradations pourraient augmenter les coûts d’emprunt de la France, ce qui rendrait plus difficile le service de la dette existante et le financement de la croissance future.
  • Bien que la Banque centrale européenne puisse intervenir pour stabiliser les marchés, c’est au gouvernement français qu’il incombe au premier chef de relever les défis budgétaires de la France.

L’économie française fait face à un risque important qui dépasse les récentes turbulences politiques. Avec la nomination d’un nouveau premier ministre après des manifestations nationales, les investisseurs concentrent désormais leur attention sur les prochaines mises à jour des notations de crédit, qui évaluent le risque lié à l’investissement dans la dette française.

Les dégradations de notes par des agences telles que Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s pourraient avoir de graves répercussions sur les coûts d’emprunt de la France. Cette inquiétude découle du déficit public déjà élevé de la France, exacerbé par les désaccords politiques sur le budget de l’année à venir. L’endettement du pays est au centre des préoccupations depuis un certain temps, deux gouvernements s’étant effondrés depuis que les élections législatives de l’été dernier n’ont pas permis de dégager une majorité.

Impact des dégradations de notes

Les économistes préviennent que les dégradations pourraient faire grimper les rendements des obligations d’État, ce qui rendrait plus difficile pour la France le service de la dette existante et le financement de la croissance future. Si la dette française reste demandée, notamment par les détenteurs institutionnels asiatiques qui ont souvent des critères stricts pour la dette notée « double A », une période prolongée de troubles politiques couplée à des dégradations serait le pire des scénarios.

Malgré l’incertitude des perspectives, certains analystes considèrent que le marché obligataire intègre déjà le risque d’une dégradation de la note. Même si la dégradation de la note d’une seule agence ne déclenche pas de ventes forcées, le contexte défavorable du dépassement du déficit de la France et la nécessité d’assainir les finances publiques suscitent des inquiétudes.

Impact économique à court terme

À court terme, les économistes de la Deutsche Bank prévoient que les particuliers et les entreprises pourraient retarder leurs dépenses et leurs investissements en raison des dernières turbulences, ce qui accentuerait la pression sur l’économie. L’économiste en chef de Berenberg suggère que si des dégradations sont possibles, elles ne constitueraient pas une surprise majeure.

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait éventuellement intervenir pour atténuer les fluctuations du marché, mais il est peu probable qu’elle s’attaque entièrement aux problèmes budgétaires sous-jacents de la France. En fin de compte, c’est au gouvernement français qu’il incombe de s’attaquer au déficit et de mettre en œuvre les mesures d’austérité nécessaires.

Soutien extérieur et ajustements budgétaires

Les analystes soulignent que, même si des mécanismes de soutien extérieur existent, ils imposent des conditions strictes et obligent finalement la France à ajuster elle-même son budget.
La tâche qui attend la France est complexe et nécessite un équilibre délicat entre la résolution de ses problèmes économiques et la navigation dans le paysage politique. (uv)

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