Le président nigérian Tinubu accusé de favoritisme ethnique après huit nouvelles nominations


Principaux renseignements

  • Les nominations du président Bola Tinubu ont suscité des inquiétudes quant à l’équilibre ethnique au Nigeria.
  • Pour la première fois dans l’histoire du Nigeria, des Yorubas occupent désormais les huit postes cruciaux, dont la direction de la banque centrale et des principales agences de sécurité.
  • Les critiques affirment que cette concentration est la preuve d’un favoritisme ethnique, en particulier après la nomination de Bayo Ojulari à la tête de la NNPC.

Le débat sur les nominations politiques en fonction de l’origine ethnique refait surface au Nigeria. De plus en plus de voix s’inquiètent d’un manque d’équité et de menace pour la cohésion nationale. La Constitution impose une représentation régionale au sein du gouvernement. En plus de cette règle, une ancienne pratique cherche à maintenir l’unité nationale en répartissant les postes clés entre les différents groupes ethniques. Mais les dernières décisions du président Bola Tinubu bousculent cet équilibre fragile. Il fait face à des accusations de favoritisme envers son propre groupe ethnique, les Yorubas.

La présidence rejette fermement ces accusations. Pourtant, les critiques ne faiblissent pas. Beaucoup s’alarment de la concentration de postes stratégiques entre les mains d’un seul groupe. Le Nigeria, avec ses plus de 250 groupes ethniques, reste profondément marqué par des divisions historiques. Un exemple revient souvent : lors des dernières élections, Tinubu a choisi un colistier musulman, rompant ainsi avec la tradition d’un ticket présidentiel mixte – musulman et chrétien – en place depuis le retour de la démocratie en 1999. Ce choix est largement perçu comme un signal de rupture avec les équilibres établis.

8 postes cruciaux

Les critiques se concentrent sur huit postes très influents : les chefs de la banque centrale, de la compagnie pétrolière nationale (NNPC), de la police, de l’armée, de la douane, des services de renseignement, de la lutte contre la corruption et des impôts. Ces postes contrôlent l’économie et la sécurité nationale. Les présidents héritent souvent de leurs titulaires, mais ont le pouvoir de les remplacer.

Sous Tinubu, tous ces postes sont désormais occupés par des Yorubas. Une première dans l’histoire du Nigeria. La nomination de Bayo Ojulari, ancien dirigeant de Shell, à la tête de la NNPC, en remplacement d’un nordiste, a particulièrement choqué.

Changement dans les équilibres de pouvoir

Des voix s’élèvent dans le nord, surtout parmi les Hausa-Fulani. Plusieurs postes importants ont vu des nordistes remplacés par des Yorubas. C’est le cas à la NNPC, à la police, à la douane et à l’agence anticorruption (EFCC). L’éviction et la détention d’Abdulrasheed Bawa, un Hausa à la tête de l’EFCC, ont alimenté les soupçons. Il a été remplacé par Ola Olukoyode, un Yoruba.

Critiques internes au parti

La présidence affirme que les nominations sont équilibrées à l’échelle nationale. Mais les critiques persistent. Même au sein du parti de Tinubu, des voix dissidentes se font entendre. Le sénateur Ali Ndume, par exemple, a exprimé publiquement son mécontentement.

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