Lundi, la Slovaquie, s’alignant sur la décision prise au sein de l’Union européenne, a fermé son espace aérien aux avions russes. Pourtant, le lendemain, un avion de la compagnie russe Volga-Dnepr Airlines a décollé de Moscou pour arriver à Bratislava. Explications.
Ce mardi, un Iliouchine IL-76TD de Volga-Dnepr Airlines est parti de Moscou, a survolé la Biélorussie puis la Pologne, pour rejoindre la Slovaquie. Ces deux derniers pays, au même titre que les 27 Etats membres de l’Union européenne – et ils ne sont pas les seuls – ont pourtant officiellement fermé leur espace aérien aux avions et compagnies russes, en raison de l’invasion russe en Ukraine entamée la semaine dernière.
Rapidement, les experts qui scrutent le ciel européen ont épinglé le vol, voyant là une possible violation de l’interdiction promulguée par l’UE.
Combustible nucléaire
Finalement, il s’avère qu’il n’y a eu aucune violation. Si l’avion russe a pu arriver à Bratislava, c’est tout simplement car la Slovaquie avait besoin de lui, rapportent les médias locaux. Il transportait en effet du combustible nucléaire, nécessaire au bon fonctionnement des deux centrales nucléaires du pays.
L’arrivée de cet IL-76TD n’est pas contraire à la réglementation entrée en vigueur en Slovaquie lundi. Deux exceptions y figurent: les vols pour l’aide humanitaire et pour du combustible nucléaire peuvent être autorisés. Le gouvernement polonais avait lui aussi donné son accord préalable pour que l’appareil russe traverse son espace aérien.
« Le ministère de l’Economie a également coopéré avec la ministre polonaise de l’Energie, Anna Moskwa. La Slovaquie dispose désormais de suffisamment de combustible nucléaire », a déclaré le ministère slovaque de l’Energie « L’économie slovaque dispose désormais de réserves d’un autre produit stratégique. Je suis heureux que nous ayons réussi à transporter ce combustible », s’est réjoui le ministre Richard Sulík.
La Slovaquie n’a toutefois pas précisé combien de temps ses centrales pourraient fonctionner avec les réserves qu’elle vient de faire. Au total, dans ses deux centrales nucléaires (Jaslovské Bohunice et Mochovce), six réacteurs sont actuellement en service et deux sont en construction. Ils utilisent tous du combustible russe provenant de la société TVEL. Celle-ci a signé un contrat avec la Slovaquie jusqu’en 2026, précise Euractiv.