La fintech belge Monizze et l’organisation à but non lucratif Better se sont associées pour lancer un nouveau concept dans le domaine de la philanthropie d’entreprise : le chèque de solidarité. Grâce à cette approche innovante, les employés peuvent décider eux-mêmes à quelles associations caritatives les dons annuels de leur entreprise seront versés.
Chaque mois, un budget prédéfini est attribué aux employés, par exemple 5, 10 ou 20 euros par personne, qui peuvent ensuite utiliser une application conviviale pour choisir parmi une série d’organisations caritatives vérifiées. L’application simplifie le processus. Les utilisateurs choisissent un type d’organisation (par exemple, environnement, bien-être ou santé), puis passent d’un projet à l’autre dans ce domaine.
Business AM : Comment fonctionne exactement le chèque solidarité et pourquoi le considérez-vous comme un élément révolutionnaire dans le domaine des avantages extralégaux ?
La plupart des avantages actuels sont axés sur l’optimisation, un moyen d’offrir davantage à vos employés en termes de salaire net. Le chèque solidarité va plus loin. Il ne repose pas sur le pouvoir d’achat, mais sur le pouvoir social.
Avec le chèque solidarité, Monizze introduit une nouvelle façon d’ancrer l’engagement social dans la politique RH. L’employeur fixe un budget mensuel ou unique, après quoi chaque employé choisit lui-même une bonne cause reconnue via l’application Monizze. Better sélectionne les organisations et garantit leur fiabilité, leur transparence et leur impact réel.
Cela renforce l’engagement émotionnel, augmente la fierté au sein des équipes et soutient un récit ESG concret, sans charge administrative supplémentaire. C’est un message clair de la part de l’employeur : « Nous voulons contribuer, mais nous laissons le choix à nos collaborateurs. Nous faisons confiance à leurs valeurs et à leur histoire. »
Business AM : Selon vous, pourquoi les entreprises misent-elles massivement sur la raison d’être et l’engagement des employés, et comment le chèque solidarité combine-t-il ces deux éléments ?
Le chèque solidarité s’inscrit parfaitement dans les tendances actuelles au sein du personnel. De plus en plus de personnes recherchent un sens à leur travail. Des études montrent que :
- 71 % des employés estiment que le sens joue un rôle dans leur choix d’employeur.
- 64 % se sentent plus impliqués lorsque leur entreprise véhicule des valeurs sociales.
- Pour la jeune génération, le sens est un facteur de motivation plus important que le salaire.
Le chèque solidarité combine ces éléments. Il associe l’objectif personnel de l’employé à la responsabilité sociale de l’entreprise. Les employés peuvent choisir eux-mêmes les objectifs auxquels ils souhaitent contribuer, ce qui crée un engagement émotionnel profond.
Les données de Better montrent des taux d’activation élevés (78 % en moyenne) et un bouche-à-oreille très positif. Cela souligne l’impact et l’attrait de l’initiative. Les entreprises constatent un « buzz positif » autour du programme, les employés se sentant reconnus, appréciés et renforcés par leurs propres choix.
Business AM : Quelles tendances et préférences observez-vous jusqu’à présent chez les employés ? Y a-t-il des thèmes ou des causes spécifiques qui sont particulièrement populaires ?
Les analyses des tendances montrent que les employés se concentrent sur des causes étroitement liées à leur vie, qu’il s’agisse du bien-être des enfants, de la lutte contre la pauvreté ou de l’inclusion sociale. L’accent mis par Better sur les organisations belges actives au niveau local renforce encore ce lien.
Le chèque solidarité fournit des informations précieuses aux employeurs grâce à un rapport d’impact annuel contenant des données détaillées sur les montants donnés, les thèmes choisis et les bénéficiaires. Ces données sont non seulement utiles pour la communication interne ou les rapports B-corp, mais elles aident également les services RH à comprendre les valeurs de leurs employés et à adapter leurs initiatives en conséquence. Par exemple, un événement de team building peut être organisé autour d’une cause souvent soutenue.
Rapport d’impact annuel
Le rapport d’impact annuel offre aux employeurs un aperçu sans précédent des priorités de leur équipe. Il présente :
- Le montant total des dons.
- Les thèmes et les groupes cibles préférés des collaborateurs.
- Les taux de participation et les évolutions au cours de l’année.
- L’impact social concret des organisations soutenues.
Les employeurs peuvent ensuite utiliser ces données de trois manières différentes :
- Stratégie RH : ils alignent mieux les initiatives en matière de bien-être et de culture sur les valeurs de leurs équipes.
- Image de marque de l’employeur : ils montrent concrètement ce que représente leur organisation, avec des chiffres d’impact réels plutôt que des slogans.
- Rapports ESG et B-Corp : le rapport s’inscrit immédiatement dans les exigences existantes en matière de durabilité, sans administration supplémentaire.
Lien durable avec une seule organisation
Les employés qui souhaitent établir un lien durable avec leur organisation peuvent opter pour un don récurrent. Ceux qui ne font pas leur propre choix voient leur contribution automatiquement versée à un « fonds du mois » prédéfini. Les employeurs conservent leur droit à une attestation fiscale.
« En Belgique, le donateur moyen a dépassé l’âge de la retraite », explique Marie Logé, cofondatrice de Better. « Avec cette initiative, nous remettons la solidarité au centre des préoccupations de la population active plus jeune. Nous voulons montrer que donner peut être aussi naturel que consommer. »
Rendre la solidarité accessible
Business AM : Comment cette initiative, en collaboration avec Better et la Fondation Roi Baudouin, permet-elle de rapprocher la solidarité de la population active et de rendre « le don aussi naturel que la consommation » ?
La collaboration entre Monizze, Better et la Fondation Roi Baudouin vise à rendre la solidarité plus accessible aux jeunes générations. En simplifiant le processus de don et en l’intégrant dans un écosystème d’applications existant, ils souhaitent normaliser le don dans la vie quotidienne.
Better propose une sélection d’organisations belges ayant fait leurs preuves et offrant une transparence totale, ce qui garantit la responsabilité et la confiance. La Fondation Roi Baudouin garantit la reconnaissance fiscale et le transfert sécurisé des dons, ce qui renforce la crédibilité du programme. Monizze intègre le tout dans son application conviviale et utilise son expertise pour simplifier les processus RH.
Il en résulte une expérience de don qui reflète les transactions quotidiennes : pratique, accessible et percutante. En supprimant les obstacles et en mettant l’accent sur la pertinence, le chèque de solidarité permet aux employés de contribuer à des causes qui leur tiennent à cœur, faisant ainsi du don une partie intégrante de leur vie professionnelle.
Business AM : Dans le contexte économique actuel, marqué par la hausse du coût de la vie, un éventuel saut de l’indice et l’incertitude qui plane sur les pensions, les travailleurs continueront-ils à utiliser leur chèque solidarité ? Ne préféreront-ils pas plutôt un avantage extralégal qui leur rapporte directement quelque chose ? Quelle part de la population active y participe effectivement, compte tenu des indépendants et des freelances qui sont peut-être moins représentés dans le portefeuille Monizze ?
Malgré la hausse du coût de la vie et l’incertitude économique, l’engagement des travailleurs envers le chèque solidarité reste remarquablement stable. Cela s’explique par le fait que le chèque ne coûte rien aux travailleurs et favorise un fort sentiment d’utilité.
L’expérience de Better montre que 78 % des employés participent lorsque le processus est simple, rapide et bien intégré. Les employés apprécient la possibilité de donner sans dépenser leur propre argent et de choisir des causes qui correspondent à leurs valeurs personnelles.
Le chèque solidarité ne représente pas une dépense supplémentaire pour les employés, mais réaffecte les budgets existants destinés aux dons caritatifs ou aux récompenses du personnel à des projets ayant un impact social tangible. Il s’agit d’une démonstration concrète de l’engagement de l’entreprise en matière de responsabilité sociale.
Les indépendants et les freelances peuvent également participer, ce qui rend le programme accessible à différents modèles de travail.
Business AM : Quel retour avez-vous reçu jusqu’à présent de la part des entreprises et des employés concernant l’engagement et la motivation depuis l’introduction du chèque solidarité ?
Les retours des employeurs et des employés sont très positifs. Les entreprises apprécient la simplicité, la transparence et l’intégration naturelle avec leurs avantages extra-légaux existants. Les employés apprécient le sentiment d’autonomie, d’empowerment et l’alignement avec leurs valeurs personnelles. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’un employeur leur dit : « Choisissez vous-mêmes ce que nous soutenons en tant qu’entreprise. Vos valeurs comptent. »
Le chèque solidarité favorise une culture d’objectifs communs, renforce les liens au sein de l’équipe et crée un effet d’entraînement pour un impact social positif.
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