C’est une première depuis 2002 : Microsoft est redevenue la firme avec la plus forte capitalisation boursière mondiale en clôturant avec une valorisation de 851 milliards de dollars (752 milliards d’euros) à la bourse vendredi. C’est 4 milliards de plus qu’Apple (847 milliards de dollars).
Depuis l’arrivée aux commandes de son CEO, Satya Nadella (notre photo), il y a 4 ans et demi, la valeur de l’action Microsoft a triplé.
En 2014, Microsoft était en perte de vitesse
Microsoft renoue ainsi avec un titre qu’elle a détenu pour la dernière fois en 2002, à la belle époque de son logiciel phare, Windows.
Mais lorsque M. Nadella a succédé à Steve Ballmer, au début de l’année 2014, Microsoft connaissait un certain déclin, suite à l’acquisition de Nokia. La firme avait en effet raté le virage technologique des Smartphones et pour y remédier, M. Ballmer avait souhaité racheter le fabricant de téléphones finlandais pour faire de Microsoft une société mixte, active sur le secteur des logiciels, comme celui du matériel, à l’image d’Apple. Mais cette stratégie ne s’était pas avérée payante, et peu après sa nomination, M. Nadella avait décidé une restructuration drastique de l’entreprise, incluant la suppression de 18 000 postes.
L’abandon du « hardware »
Au slogan « devices and services » (‘des appareils et des services’) que Ballmer avait imposé, il avait substitué « Cloud first, mobile first » (‘le cloud d’abord, les applications mobiles d’abord’), marquant ainsi sa volonté de recentrer les activités de l’entreprise sur les applications logicielles. De même, l’attention a été portée sur les clients. Le business model des logiciels légendaires de Microsoft, Windows et la suite Office, la vache à lait du groupe pendant des années, a été modifié. Désormais, ces logiciels sont proposés sous forme d’abonnement.
La nouvelle vache à lait : le cloud computing
Les choix de Monsieur Nadella semblent avoir été les bons : le cloud computing génère désormais 30 % du chiffre d’affaires et des bénéfices de Microsoft. Et ce n’est sans doute pas fini, puisque le taux de croissance de ses activités atteint 50 %. Le 30 juin dernier, Microsoft a pu se targuer pour la première fois d’avoir réalisé un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de dollars sur son dernier exercice annuel.
En conséquence, la valeur boursière de la firme a dépassé celle d’Alphabet (la société mère de Google) et depuis le mois dernier, elle a gagné 7 %. Le mois dernier, la cote de l’action a même atteint son plus haut niveau historique, à 115,61 dollars.
Une passe difficile pour Apple
Pourtant, en août dernier, Apple confirmait encore sa suprématie avec une capitalisation qui avait franchi les 1000 milliards de dollars en août de cette année, un record. 5 semaines plus tard, Amazon avait partagé brièvement ce privilège, sans toutefois dépasser la valorisation de la firme fondée par Steve Jobs.
Mais la firme a essuyé un certain nombre de revers au cours des dernières semaines, en particulier des résultats financiers décevants annoncés le 1er novembre, accompagnés de la nouvelle selon laquelle elle ne dévoilerait plus le nombre d’iPhones, d’iPads et de Macs qu’elle vend chaque trimestre. Les investisseurs lui ont fait payer cher ce manque de transparence, et leur crainte du recul des ventes d’iPhones, qui représentent plus de la moitié de ses bénéfices. Depuis le mois dernier, les actions de la firme cotent 16 % de moins.