Principaux renseignements
- L’Union européenne propose une politique d’immigration plus stricte, comprenant notamment la création de « centres de retour » pour les demandeurs d’asile déboutés.
- Des sanctions plus sévères sont prévues pour les migrants qui refusent de quitter le territoire européen.
- Malgré les inquiétudes des défenseurs des droits de l’homme, les États membres de l’UE semblent animés d’une forte volonté politique pour mettre en œuvre ces changements.
Les États membres de l’UE devraient adopter aujourd’hui, lors d’une réunion à Bruxelles, une politique d’immigration plus stricte, rapporte l’AFP. Ces mesures visent à lutter contre la montée en puissance des partis d’extrême droite. Elles comprennent notamment la création de « centres de retour » en dehors de l’Union européenne pour les migrants dont la demande d’asile a été rejetée.
Sanctions plus sévères
L’UE souhaite renvoyer les migrants vers des pays considérés comme « sûrs », même s’il ne s’agit pas de leur pays d’origine. En outre, les modifications proposées introduiraient des sanctions plus sévères, notamment des périodes de détention plus longues, pour les migrants qui refusent de quitter le territoire européen.
Bien que le nombre d’entrées illégales en Europe ait diminué de 20 pour cent par rapport à l’année dernière, la pression pour agir dans le domaine de la migration reste forte. Ces propositions font suite à l’adoption récente d’une nouvelle loi globale sur l’immigration qui devrait entrer en vigueur en juin.
Le commissaire européen chargé des migrations, Magnus Brunner, souligne l’urgence de la mise en œuvre des mesures et affirme qu’elles sont nécessaires pour démontrer que la situation est sous contrôle.
Migrants vulnérables
Les défenseurs des droits de l’homme ont toutefois exprimé leur inquiétude quant aux conséquences possibles de cette politique pour les migrants vulnérables. Ils craignent que la dissuasion ne prime sur la protection, ce qui pourrait entraîner davantage de souffrances et d’insécurité juridique.
Malgré le scepticisme de pays comme la France et l’Espagne quant à la légalité et à l’efficacité de certaines propositions, il semble exister une forte volonté politique parmi les États membres de l’UE de poursuivre ces changements.
Si les propositions sont officiellement approuvées aujourd’hui, les négociations avec le Parlement commenceront. Il s’agira de la prochaine étape vers la finalisation définitive des nouveaux règlements.
Répartition des demandeurs d’asile
Outre ces mesures plus strictes, la réunion abordera également la question controversée de la répartition d’au moins 30 000 demandeurs d’asile entre les États membres de l’UE dans le cadre d’un nouveau « système de solidarité ». Ce système vise à alléger la pression qui pèse sur des pays comme la Grèce et l’Italie, qui accueillent un grand nombre de demandeurs d’asile.
Cependant, encourager d’autres pays de l’UE à accueillir davantage de demandeurs d’asile comporte des risques politiques considérables pour les gouvernements nationaux, qui subissent une pression croissante pour durcir leur politique d’immigration. (uv)
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