Matchs truqués : une compétition sportive sur 100 est manipulée

La légalisation du secteur des jeux de hasard pourrait être un grand pas dans la lutte contre le truquage de matchs. Les fraudeurs peuvent en effet souvent agir de manière cachée parce que les jeux de hasard – parfois totalement interdits dans certains pays – baignent dans un certain flou, écrit le magazine The Economist. Cependant, lorsque les jeux de hasard seront organisés légalement, les auteurs des trafics de matchs seront obligés de travailler davantage au grand jour, ce qui donnera la possibilité aux autorités de les démasquer.Parallèlement, il est suggéré d’accepter l’analyse statisitique comme preuves du trafic de matchs.« Chaque année, dans le monde entier, environ 2 milliards de dollars sont dépensés en jeux de hasard sportif », explique The Economist. « Une grande partie de cette activité se déroule en ligne. Par conséquent, les parieurs peuvent échapper aux restrictions ou à l’interdiction imposées par leurs réglementations nationales. Environ une compétition sportive sur 100 est manipulée au sein de toute une gamme de sports. »« Ces manipulations sont souvent très subtiles et se centrent sur certaines parties d’un match, ce qui est plus facile que d’essayer d’influencer le score final. » « En outre, cette pratique permet à des sportifs corrompus d’apaiser leur conscience » ajoute le magazine. « Ils peuvent toujours dire que leurs actions ont peu d’influence sur le résultat final et qu’il y a peu de victimes. »«Il s’agit cependant de tromperie. Les revenus des pratique illégales de jeu de hasard reviennent toujours au crime organisé, alors que le comportement corrompu joue au détriment des coéquipiers qui veulent atteindre le meilleur résultat, des participants à des paris légaux et des fans qui ne veulent pas assister à un simulacre, mais à une vraie compétition sportive. »

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Selon The Economist, les organisations sportives ne doivent pas se charger de la lutte contre les matchs truqués. « Il a déjà été démontré que dans certaines fédérations sportives, certains dirigeants sont eux-mêmes soupçonnés de corruption » dit le magazine.« En outre, certaines fédérations choisissent de ne pas agir, de peur que le scandale ne ternisse l’image de leur sport. Il faut aussi tenir compte du fait que ces organisations ont souvent trop peu de personnel pour détecter et examiner ces pratiques frauduleuses. » C’est pourquoi, selon The Economist, il est du ressort des autorités d’intervenir.A ce propos, certaines évolutions dans le monde du sport vont peut-être encore faire augmenter le trafic de compétitions.« De plus en plus de matchs sont retransmis à la télévision et les fraudeurs se tournent davantage vers des compétitions moins importantes entre des clubs plus petits où les joueurs gagnent moins et sont donc plus faciles à corrompre », note encore le magazine.« En outre, l’apparition de nouveaux sports offrent de nouvelles possibilités aux fraudeurs. Des fraudeurs ont déjà été observés dans des compétitions de jeux vidéo. Le football et le cricket féminins sont également des cibles potentielles. »Il est également suggéré que les analyses statistiques soient acceptés légalement comme preuves de pratiques de corruption. Cependant, certains pays n’ont aucune loi contre le truquage des matchs, conclut The Economist.

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