Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) se réuniront le 12 décembre pour la dernière fois cette année afin de discuter de la politique monétaire. Les marchés anticipent une réduction des taux d’intérêt de 50 points de base pour stimuler la croissance économique.
Dans l’actualité : Les marchés s’attendent (actuellement) à une baisse de 50 points de base en décembre.
- Au cours des dernières années, la BCE a adopté une politique monétaire restrictive pour lutter contre l’inflation galopante. Aujourd’hui, la hausse des prix s’est considérablement atténuée et se rapproche de l’objectif de la banque centrale, à savoir 2 % à moyen terme. Cela a permis à la BCE d’assouplir quelque peu sa politique cette année. Depuis l’été, elle a abaissé les taux d’intérêt de 75 points de base, ramenant ainsi le taux de dépôt – la rémunération versée aux banques pour les fonds déposés auprès de la BCE – à 3,25 %.
- L’inflation annuelle dans la zone euro s’est établie à 2 % le mois dernier, contre 10,6 % en octobre 2022.
- Cependant, cette politique monétaire restrictive a pesé sur la croissance économique de la zone euro. Les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, aggravent encore la situation économique européenne. C’est pourquoi les marchés tablent sur une réduction des taux de 50 points de base.
- Une récente enquête réalisée par S&P Global auprès de quelque 5 000 entreprises confirme les vents contraires auxquels l’économie européenne est confrontée. Selon cette enquête, l’indice PMI (Purchasing Managers’ Index), qui mesure la confiance des directeurs d’achat, a chuté de 1,9 point en novembre pour atteindre 48,1 points, son plus bas niveau en dix mois. C’est la vingtième baisse consécutive de l’activité économique. Les économistes s’attendaient à une stabilisation de l’indice à 50 points.
- Pour rappel : Un score inférieur à 50 points indique une contraction de l’activité dans le secteur privé.
- Une récente enquête réalisée par S&P Global auprès de quelque 5 000 entreprises confirme les vents contraires auxquels l’économie européenne est confrontée. Selon cette enquête, l’indice PMI (Purchasing Managers’ Index), qui mesure la confiance des directeurs d’achat, a chuté de 1,9 point en novembre pour atteindre 48,1 points, son plus bas niveau en dix mois. C’est la vingtième baisse consécutive de l’activité économique. Les économistes s’attendaient à une stabilisation de l’indice à 50 points.
« La BCE doit prendre au sérieux le mauvais chiffre du PMI »
Contexte : Selon plusieurs experts, le rapport de S&P Global souligne l’urgence d’une intervention.
- « La BCE ferait bien de prendre au sérieux le mauvais chiffre du PMI », écrit un économiste d’ING dans une analyse. Selon lui, il existe un risque que les membres du Conseil des gouverneurs minimisent cet indicateur d’activité, car les principaux indicateurs ont récemment montré une légère hausse. Par exemple, l’inflation est passée de 1,7 % en septembre à 2 % en octobre.
- « Le chiffre du PMI est un signal d’alarme pour les décideurs de la zone euro, montrant que l’économie continue de montrer des signes de faiblesse », ajoute-t-il. « Nous prévoyons que l’expansion économique s’arrêtera au quatrième trimestre. Finalement, la pression sur les prix devrait rester limitée, car la demande de biens et services faiblit. Cela devrait dissiper les craintes d’une inflation durablement élevée. »
- Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank et contributeur au rapport PMI, estime que la situation économique pourrait difficilement être pire.
- « Le mauvais chiffre du PMI n’est pas surprenant, compte tenu du chaos politique dans les principales économies de la zone euro. Par exemple, les élections anticipées en Allemagne », explique-t-elle. « À cela s’ajoute la victoire électorale de Donald Trump. Il est clair que l’économie européenne est confrontée à de nombreux défis. »
Une pression sur l’euro
À noter : Les attentes d’une baisse marquée des taux par la BCE exercent une pression sur l’euro.
- Si la banque centrale européenne agit plus rapidement que son homologue américaine, investir aux États-Unis devient plus intéressant pour les investisseurs en raison des taux d’intérêt plus élevés. Cela augmente la demande de dollars, renforçant ainsi le billet vert par rapport à l’euro.
- Plus tôt dans la journée, l’euro a chuté à 1,033 dollar, son niveau le plus bas depuis novembre 2022.