Maintenant, les vaches sont traites par des robots… Et elles préfèrent ça

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Les fermiers du Nord du comté de New York adoptent de plus en plus souvent des trayeuses robotisées qui nourrissent et traient les vaches sans aucune assistance, rapporte le New York Times. Ces machines permettent non seulement de réaliser des économies sur les coûts de main d’œuvre, mais elles opèrent également un changement radical de la vie à la ferme, et du coup, elles devraient permettre de modifier favorablement l’opinion des jeunes générations sur le monde agricole.  

« Avec la plupart des stalles de traite, voyez-vous, on ne voit que l’arrière du dos de la vache », explique Tom Borden, un fermier d’Easton. « Je ne pense pas que c’est comme ça qu’on peut construire une relation avec l’animal ». Il explique que les robots lui ont permis de dégager du temps pour prêter plus d’attention aux animaux.

Les vaches aussi semblent apprécier les robots qui leur permettent de fixer elles-mêmes le moment où elles doivent être traites. Cinq ou six fois par jour, elles se mettent donc en ligne devant la stalle pour que la trayeuse automatique puisse s’occuper d’elles. Grâce à ces robots, les sessions de traite de l’aube et du crépuscule ont été reléguées dans le passé.

Les vaches portent un transpondeur autour de leur cou qui permet de personnaliser les soins qui leur sont prodigués. Des lasers sondent leur bas-ventre pour localiser les trayons. Un ordinateur détermine la vitesse de traite de chaque animal, une donnée essentielle pour la gestion quotidienne de la ferme. Les robots calculent également la quantité de lait produite, la fréquence des visites à la machine, la quantité de nourriture qu’une vache a ingérée, et même le nombre de pas qu’une vache à effectués chaque jour, qui peut indiquer si elle est en chaleur.

Pour beaucoup de ces fermiers américains, le choix d’une trayeuse robotisée se ramenait à une plus grande question : soit ils devaient abandonner leur métier, agrandir leur ferme, ou essayer de travailler différemment, explique Borden dont la famille tient une  ferme à 50 km  au nord-est d’Albanie depuis 1837. Pour les machines, il n’est jamais trop tôt ni trop tard, elles ne réclament pas de supplément de salaire pour leurs heures supplémentaires, ne prennent pas de congés et elles ne souffrent pas des coups de sabot. « C’est difficile aujourd’hui de trouver des gens qui le font bien et qui arrivent à l’heure le matin », affirme Tim Kurtz qui a installé 4 de ces trayeuses robotisées l’année dernière dans sa ferme de du comté de Berck. « Avec un robot, vous n’avez plus besoin de vous soucier de ça ». Les Borden affirment que grâce aux machines, ils peuvent se consacrer uniquement à ce qu’ils aiment  le plus dans leur métier : prendre soin des animaux.

L’équipement a bien sûr un coût: l’ensemble formé d’un bras mécanique, d’un module de nettoyage des pis, de plusieurs écrans informatiques, d’une trayeuse et de plusieurs capteurs et lasers pour détecter la position des trayons se monte à 250.000 dollars (environ 190.000 euros), sans que ce montant ne prenne en compte les éventuelles modifications à apporter aux locaux de la ferme. Les deux fabricants de ce type de matériels, Lely et DeLaval, sont deux sociétés européennes.  

Néanmoins, les fermiers affirment que la production augmente avec les robots, parce que la plupart des vaches aiment être traites plus fréquemment. En outre, les prix élevés du lait, en partie liés à la forte demande du marché chinois, peuvent permettre d’espérer un retour sur investissement plus rapide.

Enfin, les organisations de protection des animaux ont une opinion plutôt positive concernant les trayeuses robotisées, observant que les animaux ne sont pas attachés, qu’ils bénéficient d’une plus grande liberté de mouvement par rapport aux méthodes précédentes.

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