« Oui, j’adore la bagnole », « une écologie de progrès » : Emmanuel Macron trace son chemin pour atteindre les objectifs climatiques de la France

Le président français est intervenu un peu plus de 30 minutes dans les JT de 20H de TF1 et de France 2, pour clôturer un week-end marqué par la visite du Pape et de Charles III. Si Emmanuel Macron a évoqué la crise de l’asile ou encore le pouvoir d’achat, nous nous attarderons ici sur sa vision « pragmatique » et « non punitive » de l’écologie.

Pourquoi est-ce important ?

Emmanuel Macron choisit l'écologie de progrès qui s'oppose dans le principe à l'écologie de la décroissance. Un discours tenu également par notre Premier ministre Alexander De Croo, il y a quelques jours devant l'Assemblée générale des Nations unies. Ce dernier plaidait pour instaurer au sein de l'UE un nouveau "deal industriel" européen. La Belgique peut déjà compter sur un premier allié.

Dans l’actu : Emmanuel Macron fait sa rentrée médiatique sur les deux plus gros JT du pays.

L’essentiel : le président français veut une « écologie à la française », une « écologie de progrès ».

  • L’objectif : diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. « La moitié du chemin a été fait. Ces cinq dernières années, on a réduit les émissions de CO2 deux fois plus vite que ce qu’on avait fait les cinq années précédentes. » D’ici à 2030, « il faut faire l’autre moitié du chemin, et aller encore deux fois plus vite », a soutenu Macron.
  • « Après 33 milliards d’euros cette année, on va investir 40 milliards d’euros l’année prochaine sur cette transition écologique, et on va toucher tous les secteurs ». Pour commencer, « on doit sortir du charbon », a martelé le président français. En France, deux centrales à charbon tournent toujours. « Le but est de les transformer en deux centrales à biomasse d’ici à 2027 », a annoncé le président français. « Tout autre chemin est mauvais », a asséné Macron, critiquant ouvertement le choix de l’Allemagne, qui rouvre des centrales et « abandonne ses objectifs ».
  • Macron plaide pour « l’écologie à la française », une « écologie de progrès » qui n’est « ni le déni ni la cure ».

Macron et « la bagnole »

Zoom avant : vers une production européenne des voitures électriques

  • « On doit effectivement remplacer les vieux diésels et les vieux véhicules thermiques par de l’hybride et l’électrique. Mais on doit le faire en produisant les véhicules et les batteries chez nous », a plaidé Macron.
  • « Les Français aiment la bagnole, on aime la bagnole, et moi, je l’adore. Mais la bagnole, ça a été de la restructuration industrielle ces 20 dernières années, on a perdu beaucoup d’emplois. Ces voitures électriques, comme elles sont à plus haute valeur ajoutée, on peut les produire chez nous. » L’objectif est que la France produise 1 million de voitures électriques sur son sol d’ici la fin du quinquennat en 2027, a ambitionné Macron.
  • Et pour les batteries ? « Nous ouvrons en ce moment même quatre grandes usines à batteries, pour en faire une vallée électrique qui ira de Douai à Dunkerque. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui vont être créés dans cette région. »
  • Inabordables les voitures électriques ? « Outre le système de bonus-malus, on va mettre en place en système de leasing pour une centaine d’euros par mois pour acheter des véhicules électriques produits en Europe », a annoncé le chef de l’Etat.
  • En attendant, à court terme, face à la hausse des carburants, Emmanuel Macron dit déjà abandonner la vente à perte, qui n’a pas fonctionné. À la place, le président français veut mettre en place un système de vente de carburants à prix coûtant, pour diminuer les marges des raffineurs. « TotalEnergies a déjà garanti de ne pas aller au-delà de 1,99 euro le litre. Le quoiqu’il en coûte est terminé, mais on va introduire un mécanisme qui protège les travailleurs les plus modestes qui doivent utiliser leur voiture, avec une indemnité d’environ 100 euros par mois », conclut le président.
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