L’utilisation problématique des médias sociaux par les adolescents européens en hausse : une préoccupation croissante


Principaux renseignements

  • La prévalence de l’utilisation problématique des médias sociaux chez les adolescents européens est passée de 7 pour cent à 11 pour cent entre 2018 et 2022.
  • La Roumanie, Malte et la Bulgarie ont signalé les taux les plus élevés d’utilisation problématique des médias sociaux, soit 22 pour cent, 18 pour cent et 17 pour cent respectivement.
  • 12 pour cent des jeunes ont été identifiés comme présentant un risque de « jeu vidéo problématique », caractérisé par au moins cinq symptômes d’addiction selon l’OMS.

Un rapport récent révèle une tendance inquiétante : un nombre croissant d’adolescents européens font preuve d’une utilisation problématique des médias sociaux. Défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une difficulté à contrôler ses impulsions sur les plateformes, une préoccupation pour les médias sociaux hors ligne et une détresse lorsqu’il est impossible d’y accéder, ce comportement est passé de 7 pour cent à 11 pour cent entre 2018 et 2022.

Alors que la prévalence globale reste faible, l’enquête a révélé que la Roumanie avait le taux le plus élevé d’utilisation problématique des médias sociaux (SMU), avec 22 %, suivie par Malte (18 %) et la Bulgarie (17 %). Les Pays-Bas sont en queue de peloton avec un taux de 5 % seulement. La Belgique partage un taux de 9 % avec l’Autriche, la France, la Norvège, le Portugal, la Slovénie et l’Espagne. Les pays qui ont obtenu de meilleurs résultats que la Belgique en termes de SMU moins problématiques sont les Pays-Bas, la Suède, la Lettonie, l’Islande, la Hongrie, l’Estonie, le Danemark et la République tchèque.

En outre, 12 pour cent des jeunes ont été identifiés comme présentant un risque de « jeu vidéo problématique », caractérisé par au moins cinq symptômes de dépendance selon l’OMS.

Prévalence dans les différents groupes d’âge

Le rapport a étudié plus de 44 pays d’Europe, d’Asie centrale et du Canada en 2022, en se concentrant sur les jeunes âgés de 11, 13 et 15 ans. Il révèle que 36 pour cent des adolescents restent en contact avec leurs amis en ligne tout au long de la journée, un chiffre qui atteint 44 pour cent chez les filles de 15 ans. Les enfants plus aisés sont plus susceptibles que leurs camarades à faible revenu d’être constamment en contact avec leurs amis en ligne, une tendance observée tant chez les garçons que chez les filles dans de nombreux pays.

Malgré ces résultats, il est important de noter que l’utilisation des médias sociaux n’est pas toujours néfaste. Si 11 pour cent des jeunes ont été classés comme utilisateurs problématiques, 32 pour cent ont été classés comme utilisateurs « intenses », c’est-à-dire constamment en ligne mais sans présenter les symptômes d’une utilisation problématique. Par ailleurs, 44 pour cent sont des utilisateurs actifs et 12 pour cent utilisent rarement les médias sociaux.

Différences en termes d’utilisateurs

L’étude a révélé que les jeunes de 13 ans, en particulier les filles, étaient les plus susceptibles d’avoir une utilisation problématique des médias sociaux. Des recherches antérieures menées par certains des mêmes chercheurs ont établi un lien entre l’utilisation problématique des médias sociaux et un mauvais bien-être mental et social, ainsi qu’une probabilité accrue de fumer, de consommer de l’alcool ou du cannabis. Si les utilisateurs non actifs présentaient des taux de consommation de substances moins élevés, ils faisaient également état d’un moins bon bien-être mental et social que ceux qui utilisaient activement les médias sociaux.

Il est essentiel de reconnaître que la définition de l’utilisation problématique des médias sociaux reste un sujet de débat. Si la définition de l’OMS sert de point de départ pour mesurer les dommages potentiels, elle ne repose pas sur les critères diagnostiques officiels de l’addiction comportementale. Malgré cela, elle met en évidence la nécessité d’interventions ciblées qui s’attaquent à la fois aux motivations et aux facteurs de risque spécifiques au sexe dans le comportement de jeu.

Recommandations en matière de réglementation et d’éducation

Le rapport souligne la nécessité d’une réglementation plus stricte de l’accès des jeunes aux médias sociaux et aux jeux en ligne, ainsi que d’une application plus stricte des restrictions d’âge par ces plateformes. Il souligne également l’importance de l’éducation à la culture numérique, qui permet aux enfants d’équilibrer efficacement leur vie en ligne et leur vie hors ligne.

Au début du mois, Business AM a rapporté que l’Australie avait annoncé son intention d’introduire une limite d’âge minimum pour l’utilisation des médias sociaux. L’Australie s’inquiète de l’impact négatif sur la santé mentale et physique des jeunes et devrait proposer une limite d’âge comprise entre 14 et 16 ans.

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