Lueur d’espoir : après le branle-bas de combat autour de l’Ukraine, les prémices d’une désescalade ?

Ce n’est qu’un vague piaillement, mais se pourrait-il qu’on perçoive enfin les colombes après des mois dans le bruit assourdissant des bottes et des chenilles de chars ? Sur un sujet aussi grave il faut éviter tout optimisme et toute naïveté mais, alors que l’OTAN et la diplomatie américaine évoquaient une invasion russe imminente depuis plusieurs jours, le Kremlin vient de faire un geste très symbolique et d’annoncer le retrait d’une partie de ses troupes déployées à la frontière ukrainienne.

« Les unités des districts militaires du Sud et de l’Ouest, qui ont accompli leurs missions, montent à bord de trains et de camions et se dirigeront vers leurs garnisons dans la journée », a déclaré Cyril Konoshenkov dans un communiqué. Le ministère russe de la Défense a également diffusé une vidéo montrant des chars russes et d’autres armes lourdes en train d’être chargés sur des wagons.

Le Kremlin relâche – un peu- la pression

Cette décision a été annoncée par le ministère russe de la Défense, qui présente ce retrait comme un retour normal aux casernes après une série d’exercices. Mais le timing n’est pas anodin, alors que la Maison Blanche préparait très ostensiblement ses réponses à une attaque sur l’Ukraine, que la ministre britannique des affaires étrangères Liz Truss avertissait qu’une invasion était « hautement probable » tout en réitérant le soutien militaire de son pays, et que le chancelier allemand Olaf Scholz est en route pour rencontrer Vladimir Poutine aujourd’hui. L’Allemagne, jusqu’ici plutôt du genre à calmer le jeu, venait d’ailleurs d’annoncer le renforcement de ses troupes déployées en Lituanie dans le cadre de l’OTAN, dont des obusiers automoteurs.

Scholz doit rencontrer le président russe aujourd’hui pour plaider la paix mais aussi rappeler que toute violation de l’intégrité territoriale ukrainienne constituerait une ligne rouge, tout en devant en plus éviter de froisser un pays essentiel à l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne comme du reste de l’Europe. Si l’annonce d’un départ même partiel des soldats ruses est un signe encourageant, celui-ci doit encore se confirmer.

Annonce de victoire et hausse du rouble

En outre, cela ne signifie pas pour autant la fin du bras de fer diplomatique et communicationnel. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a publié cette déclaration sur sa page Facebook, signale The Guardian : « Le 15 février 2022 restera dans l’histoire comme le jour de l’échec de la guerre de propagande occidentale. Embarrassée et détruite sans avoir tiré un seul coup de feu. » Comme une annonce de victoire après une longue confrontation, le doigt sur la détente.

Les premières conséquences de cette annonce sont en tout cas économiques et se font déjà sentir : le cours du rouble repart tout d’un coup à la hausse après une longue période de dévaluation très dure pour les ménages russes.

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